Dans une correspondance adressée ce vendredi au gouverneur de la province du Sud-Kivu, Monseigneur François Xavier Maroy a exhorté les autorités à empêcher les combats dans les grandes agglomérations afin d’épargner les populations civiles d’un nouveau bain de sang.
Portant la voix des fidèles catholiques et du peuple sud-kivutien en général, l’archevêque de Bukavu a interpellé les dirigeants politiques et militaires aux niveaux provincial, national et international, les appelant à faire preuve de responsabilité face à la détérioration de la situation sécuritaire.
« Tout en encourageant nos vaillants militaires pour qui nous ne cessons de prier, nous déplorons cependant que certains de nos frères qui vont ou qui reviennent du front, semblent nous assimiler à leurs ennemis en nous pillant et nous tuant pour rien », a déclaré l’évêque de Bukavu
Le prélat catholique a également mis en garde contre la militarisation de Bukavu, une ville marquée par des décennies de violences.
« On entend dire que certains commencent à vouloir installer leurs armes dans les parcelles des paisibles citoyens, comme pour transformer Bukavu, cette ville martyre de plus de trois décennies, en un champ de bataille. Il faudrait y penser par deux fois, tenant compte, entre autres, du récent carnage de Goma », a-t-il ajouté.
La capitale provinciale du Sud-Kivu est sous la menace des rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise. Il y a quelques jours, la cité de Minova, située dans la même province, est tombée aux mains des combattants du M23/AFC, exacerbant les craintes d’une avancée vers Bukavu.
Alors que la situation reste tendue, un sommet régional sur la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC s’est tenu ce vendredi à Dar-es-Salaam, en Tanzanie, avec l’objectif de trouver des solutions diplomatiques à ce conflit qui continue d’endeuiller la région.
Giscard Havril Mane