Le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a publié un rapport alarmant sur les graves violations des droits humains survenues dans le cadre du conflit opposant les communautés Mbole et Lengola en province de la Tshopo (RDC). Depuis près de deux ans, cette violence communautaire a causé des ravages considérables.
Le rapport indique qu’au moins 228 victimes ont été identifiées, dont 149 personnes tuées et 39 grièvement blessées, certaines ayant conservé des séquelles irréversibles. À cela s’ajoutent de nombreux cas de violences sexuelles incluant des viols collectifs, des mariages forcés, et des formes d’esclavage sexuel.
Selon le BCNUDH, 97 % des violences sont imputées directement aux communautés Mbole et Lengola, qui auraient agi de manière organisée, utilisant diverses armes, telles que des fusils, des machettes, et des flèches empoisonnées. Les forces de l’ordre, principalement la Légion nationale d’Intervention (LENI), sont responsables des 3 % restants des abus recensés.
Le rapport met en lumière des actes d’une brutalité extrême, visant sans distinction hommes, femmes et enfants. Des villages entiers ont été pillés ou détruits, aggravant la souffrance des populations locales.
Face à cette situation critique, le gouvernement congolais a organisé en décembre 2024 un forum de réconciliation entre les deux communautés, sous la houlette du ministre de l’Intérieur, de la Sécurité et des Affaires coutumières. Toutefois, les retombées de cette initiative restent limitées, et les violences perdurent dans certaines zones.
Le BCNUDH insiste sur la nécessité d’une intervention rapide pour protéger les civils et mettre fin à cette spirale de violence. L’organisation appelle les autorités congolaises et la communauté internationale à renforcer les mécanismes de justice et à promouvoir une réconciliation durable entre les parties en conflit.
Giscard Havril Mane