Le président de la Commission consultative de règlement des conflits coutumiers (CCRCC/Nord-Kivu), Mwami Paluku Abdoul Kalemire III, a reconnu Mwami Mutumishi Kifende Amini comme chef légitime du groupement de Munigi dans le territoire de Nyiragongo au Nord-Kivu.
Le verdict portant reconnaissance de cette autorité coutumière a été rendu public à l’issue de la réunion de délibération du jeudi dernier au gouvernorat du Nord-Kivu en presence de deux lignées antagonistes : les Kifende et les Kakoti.
Le lendemain, Olivier Kakoti Munihire, qui exerce jusqu’à ce jour en qualité de chef du groupement Munigi, rejeté cette sentence qui est « non fondée ». Car, selon ses explications, les membres de la CCRCC n’ont pas fait allusion aux documents détenus par la partie Kakoti mais aussi aux témoignages des vieux sages de son obédience.
« La CCRCC a traité cette affaire en faisant croire à l’opinion qu’il s’agit de deux familles différentes qui se disputent la gestion du groupement de Munigi. Pourtant, les Kakoti et les Kifende font partie d’une même famille qui doit demeurer une et indivisible », a martelé Olivier Kakoti.
Et de renchérir :
« Il y a un arrêté du Ministère national qui témoigne que c’est Kakoti qui est le vrai chef du groupement et tous ces documents là, ils sont prouvés par des PV des familles, et des PV qui sont signés par les membres de famille de Kakoti et contresignés par la famille Kifende. On a démontré clairement que la famille Kakoti et la famille Kifende était une même famille mais curieusement avec la commission provinciale, elle vient de nous montrer que la famille Kifende et la famille Bogore Kakoti n’est pas une même famille au moment où parmi les gens qui étaient venus témoigner comme membres de la famille régnante, nous avons l’unique fils de Kifende que voici ici à mes côtés. C’est pourquoi avec toute la famille et même toute la population, nous sommes obligés dès maintenant et officiellement d’interjeter un recours au niveau de Kinshasa pour examiner ce dossier ».
Tout en exigeant la suspension de l’exécution du prononcé du cette sentence de la CCRCC, Olivier Kakoti a déplore la « récupération politique et politicienne » de cette affaire.
Le conflit de trône au groupement Munigi entre Olivier Kakoti et Mudeyi Kifende a éclaté en octobre dernier. Le second accuse le premier d’avoir usurpé son « pouvoir » à la tête de ce groupement situé au Sud du territoire de Nyiragongo.
Le 22 octobre dernier, soit trois jours après s’être autoproclamé « ayant droit » pour diriger ce groupement en défaveur de Olivier Kakoti, qui y règne jusqu’à preuve du contraire, Mudeyi Kifende avait été tué par les services de sécurité par « inadvertance ».
Les autorités territoriales de Nyiragongo avaient expliqué que les services de sécurité avaient tiré sur lui parce qu’il était armé quand ils tentaient de l’arrêter dans ses « manoeuvres d’installation » des chefs des villages de son obédience.
Hugo Matadi