La publication récente de la nouvelle grille tarifaire pour le transport en commun à Kinshasa par le gouverneur de la ville, soulève une vague de mécontentement. Si l’objectif initial était de structurer les prix pour s’adapter à l’évolution économique, la réalité sur terrain est tout autre.
Pour Daouda Badjan, usager régulier du trajet Victoire-UPN, qui juge la nouvelle tarification hausse estime qu’elle est synonyme d’une pression supplémentaire sur le social.
« Apparemment cette mesure n’a pas été prise pour améliorer le social. Avant ce trajet me coûtait entre 1500 et 2000 francs congolais, mais aujourd’hui, je suis obligé de payer 2500 francs. Les autorités doivent revoir cette mesure », a-t-il déclaré exprimant une frustration.
Nombreux passagers partagent ce sentiment, affirmant que les nouveaux tarifs ne sont pas adaptés à leur pouvoir d’achat et accentuent les inégalités sociales.
Bien que la grille tarifaire ait fixé les prix sur certains trajets, des conducteurs refusent de les appliquer. Sur la ligne Point Chaud-Victoire, tarifiée officiellement à 1000 francs congolais, les passagers se voient régulièrement facturer à 1500 francs congolais. Une situation similaire est constatée sur la ligne Victoire-Yolo-Ezo, où des conducteurs demandent parfois trois fois le prix réglementé.
Les motards, une loi à part
Dans ce désordre, les motards de Kinshasa semblent fixer leurs propres lois. Ce mode de transport, pourtant crucial pour désenclaver certaines zones, échappe complètement au contrôle des autorités.
La course d’une moto de Victoire-Kintambo-Magasin : ancien tarif de 2500 FC, maintenant à 3000 ou 3500 FC, Victoire-Masina (entrée Pétro-Congo) : tarif grimpant jusqu’à 5000 ou 10 000 FC pour deux passagers.
Les abus dans ce secteur provoquent un mécontentement général, mais aucune intervention significative de la part des autorités n’a encore été mise en œuvre.
Ce lundi, un mouvement de grève non planifié a paralysé plusieurs lignes de transport en commun. Des chauffeurs protestent contre la nouvelle mesure, qu’ils jugent irréaliste, alors qu’elle était censée protéger leurs revenus tout en apportant une stabilité tarifaire aux usagers.
L’Association des Chauffeurs du Congo (ACCO), par la voix de son président Bienvenu Kakule, a réfuté avoir organisé ce mouvement. Une délégation de l’association doit rencontrer le ministère provincial des Transports pour discuter de la crise et envisager des solutions, notamment sur les abus tarifaires et la sensibilisation des acteurs du secteur.
Jevic Ebondo