La mission de contrôle de gestion réalisée par l’Inspection générale des finances (IGF) auprès de l’ex-Institut supérieur de commerce de Kinshasa (ISC), devenu Haute école de commerce de Kinshasa (HEC Kinshasa), a livré ses secrets avec des soupçons de détournement.
La mission, qui a couvert la période allant de 2013 à mai 2023, avait pour but de « contrôler la gestion de cet établissement public d’enseignement supérieur ». Après enquête, les inspecteurs de l’IGF ont relevé une dizaine de « faits saillants » à charge du Comité de gestion mais aussi du Conseil d’administration.
Ils déplorent, entre autres, la « violation délibérée des dispositions légales et règlementaires en général, et du règlement financier de l’enseignement supérieur et universitaire de septembre 2013 en particulier ». Ces violations, renseigne le rapport de l’IGF, sont « relatives à l’organisation comptable, notamment la prescription règlementaire de 10 ans en ce qui concerne la conservation des pièces justificatives des opérations comptables des recettes et dépenses publiques ».
Aussi, l’IGF mentionne dans son rapport une « prise des décisions de gestion illégales et irrationnelles en ce qui concerne l’engagement de nouvelles unités » mais aussi l’« octroi abusif des primes et collations à une catégorie du personnel dans l’exécution des tâches relatives à leurs fonctions et ce, en violation des textes règlementaires qui n’autorisent que les indemnités de transport ».
Devant les Inspecteurs, le Comité de gestion de l’ex-ISC Gombe a été, selon le rapport, incapable de « justifier la collecte de l’utilisation des ressources, suivant les instructions académiques y afférentes, renseignées dans les différents rapports annuels de l’ISC-KIN traduisant des pratiques comptables abusives et manipulatoires ».
Des griefs suffisants pour établir une « présomption de détournement » suite à « l’incapacité de fournir les soubassements relatifs à la comptabilisation dans les livres comptables de l’ISC des dépenses totales de CDF 34.587.785.748 et d’USD 12.088.547 effectuées par banque, ainsi que les pièces justificatives desdites dépenses ».
Face à des découvertes, l’instance de contrôle a réclamé des « poursuites judiciaires à l’endroit des Directeurs Généraux, chacun en ce qui concerne, pour présomption de détournement de pouvoir et des deniers publics ». Sur le plan pédagogique, l’IGF a recommandé un « rappel à l’ordre » pour l’observation stricte des dispositions légales et règlementaires, notamment la conservation des pièces justificatives des recettes et dépenses suivants.
Dans un autre rapport après une mission de contrôle effectuée à l’UPN, l’IGF avait recommandé la suspension des responsables de cette institution universitaire.
Yvette Ditshima