L’Association africaine de défense des droits de l’homme(ASADHO), l’Observatoire de la DépensePublique(ODEP) et l’association Pro Justicia sont revenus ce lundi sur l’arrestation du journaliste Stanis Bujakera, directeur de publication adjoint d’Actualite.cd et correspondant de Jeune Afrique à Kinshasa.
Au cours d’une conférence de presse, ces deux organisations de la société civile estiment que Stanis Bujakera est en détention pour des raisons autres que celles liées à l’exercice de sa profession de journaliste.
« En ce sens qu’il n’a pas bénéficié de toutes les garanties organisées par la loi sur la liberté de la presse qui assure la protection de la profession de journaliste », ont-elles soutenu.
« Pourquoi poursuit-on Stanis Bujakera pour un article qu’il n’a pas signé ? », se sont-elles interrogées.
Pour elles, il aurait fallu poursuivre le directeur de publication de Jeune Afrique en lieu et place de s’acharner contre Stanis Bujakera. Cette arrestation est donc une violation de la loi sur la liberté de la presse.
Elles recommandent au président de veiller à ce que toutes les institutions de la République respectent les lois du pays dont celle relative à la liberté de la presse. Aux autorités judiciaires, de constater que les exigences prescrites par la loi sur la liberté de la presse avant la mise en cause d’un journaliste n’ont pas été observées et de libérer M. Stanis Bujakera, enfin aux organisations de la société civile et médias de se mobiliser pour que les lois de la République soient respectées par toutes les institutions pour éviter l’arbitraire et règlement des comptes.
Arrêté le 8 septembre dernier à l’aéroport de N’djili alors qu’ils s’apprêtait à embarquer pour un vol de Lubumbashi, Stanis Bujakera est incarcéré à la prison centrale de Makala depuis deux semaines.
Il est poursuivi pour « propagation de faux bruits », « faux et usage de faux » et « diffusion de fausses informations », pour un article de Jeune Afrique retraçant les circonstances de l’assassinat de Chérubin Okende sur base d’un rapport attribué à l’Agence nationale de renseignements (ANR), mais contesté par les autorités congolaises.
Yvette Ditshima