Le Procureur général près la Cour de cassation a ordonné, samedi, l’ouverture d’une information judiciaire à charge de l’archevêque métropolitain de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo.
Firmin Mvonde accuse le prélat catholique de « [violenter ] délibérément les consciences et trouver un plaisir, à travers ces faux bruits et autres incitations des populations à la révolte contre les institutions établies et aux attentats contre les vies humaines ».
Firmin Mvonde a chargé le Procureur général près la Cour d’Appel de Kinshsa/Matete de mener et lui tenir informé en temps réel de l’évolution des investigations. Au Cardinal Ambongo, le Parquet reproche un « comportement séditieux entrainant faits infractionnels » après des propos tenus lors des points de presse, interviews et autres sermons.
Pour le parquet, ces sorties du prélat sont « de nature à décourager les militaires des forces armées de la République qui combattent au front, mais aussi incitatifs à la maltraitance par les rebelles et autres envahisseurs des populations locales déjà meurtries par autant d’années de déstabilisation ».
Au terme de cette information judiciaire, le parquet devra décider s’il dispose d’assez d’éléments pour initier une poursuite judiciaire contre le cardinal. Si l’on est encore loin de cette éventualité, la correspondance du PG Mvonde est une nouvelle preuve de la détérioration des relations entre le pouvoir et l’Église catholique, principale confession religieuse du pays.
Ambongo, qui a récemment été privé de ses privilèges d’accéder au salon VIP à l’qéroport international de N’djili, est revenu au pays après un séjour à Rome. Avant ce déplacement, le cardinal avait tenté, au cours de son homélie de Pâques, de comprendre les mouvements de ralliement aux rebelles par la frustration des personnes exclues du partage du gâteau national.
Infos.cd