Parce que le droit à l’information est un droit constitutionnel à préserver coûte que coûte,
Parce que la liberté de presse est indispensable à la démocratie,
Parce que l’on ne doit pas tolérer l’instrumentalisation du droit à la sécurité en l’opposant au droit à l’information,
Parce que Stanis Bujakera est innocent,
Parce que Stanis Bujakera est injustement incarcéré depuis le 8 septembre,
Parce que les charges retenues contre notre confrère sont fantaisistes,
Parce que la protection des sources est un des piliers du journalisme,
Parce que le ministère public instruit exclusivement à charge allant jusqu’à qualifier Stanis Bujakera de « diable »,
Parce que Stanis Bujakera n’est pas un faussaire comme le soutient avec légèreté le ministère public,
Parce que Stanis Bujakera n’est ni l’auteur ni signataire de l’article de Jeune Afrique incriminé par le gouvernement,
Parce que la loi sur la presse dispose que lorsqu’un article n’est pas signé c’est le directeur de publication qui endosse la responsabilité,
Parce qu’il faut respecter la présomption d’innocence de Stanis Bujakera,
Parce que le musèlement de la liberté de la presse est inacceptable,
Parce que l’État congolais à travers son personnage le plus illustre, le président de la République, avait pris l’engagement de ne plus tolérer les arrestations arbitraires des journalistes,
Parce que la loi sur la presse reconnaît à toute personne morale ou physique mise en cause le droit de réponse et de rectification,
Parce que l’affaire Stanis Bujakera risque d’annihiler les progrès enregistrés en matière de liberté de presse sous le régime Tshisekedi,
Parce que l’arrestation arbitraire de Stanis Bujakera terni l’image de la RD Congo,
Parce que L’Etat à travers le ministère de l’Intérieur, de la Sécurité et des Affaires coutumières, a bel et bien exercé son droit de réponse,
Parce que la loi sur la presse n’autorise la saisine des instances judiciaires qu’en cas de refus de publier le droit de rectification en faveur de la personne lésée,
Parce que Stanis Bujakera ne doit pas servir de bouc émissaire dans l’affaire non encore élucidée du meurtre de l’ancien ministre et opposant Chérubin Okende,
Parce que la presse d’un journaliste est dans sa rédaction et non en prison,
Parce que Stanis Bujakera incarne une presse libre, rigoureuse et indépendante,
Nous, les organisations professionnelles de médias de la RDC, au nom de la justice et du devoir sacré de solidarité exigeons solennellement la libération sans condition de Stanis Bujakera Tshiamala et l’abandon des poursuites après 56 pénibles jours de privation injuste de sa précieuse liberté
Fait à Kinshasa, le 2 novembre 2023