Dans le cadre des 16 jours d’activisme, le Fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA) a organisé jeudi, au Centre Wallonie Bruxelles de Kinshasa, en collaboration avec des missions diplomatiques, un ciné-débat sur les violences faites aux femmes et filles.
D’une durée de 14 minutes, le film-documentaire réalisé par UNFPA, peint la situation dramatique des femmes et filles dans des camps militaires et des déplacés. Objectif : renforcer l’engagement des acteurs nationaux et internationaux dans la lutte contre ces violences dans une approche multisectorielle.
Depuis plusieurs années, des efforts ont été consentis dans un élan de solidarité en faveur de la lutte contre les violences faites aux femmes avec notamment avec l’adoption d’une Loi pour la protection et la réparation des victimes de violences sexuelles liées aux conflits.
Pour Suzanne Mandong, représentante ai de l’UNFPA en RDC, la protection des femmes et des filles en RDC devrait être une priorité alors que les violences sexuelles sont utilisées depuis plusieurs années comme « arme de guerre ».
La diplomate onusienne a ainsi appelé à l’engagement de tous pour mettre fin à ce fléau.
« Chacun de nous a un rôle aussi petit qu’il soit dans l’éradication de VBG et autres pratiques néfastes. Les besoins sont énormes », a sensibilisé Suzanne Mandong.
De son côté, la secrétaire générale au Genre, Esther Kamuania a rappelé les avancées réalisées ces dernières années dans la lutte contre les VBG en RDC.
« Il y a déjà au plus haut niveau du pays un engagement de lutter contre les VBG », a-t-elle souligné, évoquant également la « volonté du gouvernement de s’approprier et de pérenniser les bonnes pratiques ».
Après la projection du film-documentaire, plusieurs acteurs de la société civile ont pris la parole pour aborder les défis et obstacles dans la lutte contre les VBG en RDC. Pour Sandrine Lusamba, coordonnatrice de l’ONG SOFEPADI, le financement demeure un grand défi pour réussir à appuyer la prévention par la sensibilisation. Selon elle, plusieurs facteurs favorisent, dans les camps des déplacés, ces violences, notamment la proximité et l’accès aux toilettes. Elle a également évoqué les conditions de vie difficile dans ces sites d’hébergement qui dressent le lit au « sexe de survie ».
La campagne internationale « 16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre à l’égard des femmes et des filles » se tient chaque année du 25 novembre au 10 décembre, pour encourager les citoyens du monde « à montrer à quel point ils ont à cœur de mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles et à faire connaître les actions qu’ils mènent pour faire de ce monde un monde sans violence envers les femmes ».
Yvette Ditshima