Facilitateur de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) dans la crise politique au Tchad, le président congolais Félix Tshisekedi a présidé, mardi à Kinshasa, la cérémonie de signature d’un accord de principe entre le gouvernement tchadien et le parti « Les Transformateurs », évoluant dans l’opposition.
Cet accord concerne notamment le retour au pays de Succès Masra, leader de « Les Transformateurs », en exil, et de tous ceux qui avaient quitté le Tchad à la suite des événements sanglants du 20 d’octobre 2022.
Ce jour-là, une manifestation de l’opposition avait été réprimée dans le sang par les forces de l’ordre. Les opposants et leurs militants avaient investi la rue pour désapprouver la décision du régime du jeune général Mahamat Idriss Déby, qui a accédé au pouvoir à la tête d’une junte militaire après la mort au combat de son père, Idriss Déby Itno en avril 2021, de prolonger de deux ans la période de transition vers des élections.
Quelques jours seulement après ces événements, un sommet extraordinaire de la CEEAC, tenu à Kinshasa, avait désigné Félix Tshisekedi facilitateur dans la crise politique au Tchad qui avait commencé à prendre des proportions inquiétantes pour la sous-région.
Récusé le mois dernier par une frange de l’opposition, le président congolais a fini par trouver la formule pour conduire les différentes parties à ce compromis qui assure la décrispation du climat politique en vue de l’organisation des élections démocratiques, libres, transparentes et apaisées.
Il a appelé les parties à faire preuve de « bonne foi pour la mise en œuvre effective » de l’accord signé mardi à Kinshasa.
Le mois passé, alors que Succès Masra, en exil en France, s’apprêtait à rentrer au pays, un communiqué de la justice, relayé dans les réseaux sociaux, indiquait que l’opposant était visé par un mandat d’arrêt du procureur général.
Ce qui avait attisé la colère des militants de « Les Transformateurs », regroupés en masse à l’aéroport pour accueillir leur leader.
Dieumerci Diaka