Le Secrétaire général de Nations unies, Antonio Guterres, et le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, ont tenu un point de presse conjoint ce jeudi à Addis-Abeba, en Éthiopie, à l’issue de la sixième conférence annuelle ONU-UA.
Face à la presse, le chef de l’ONU a plaidé pour plus de soutien à l’Afrique en faveur de la paix, le développement et la lutte pour le changement climatique.
« Le monde compte sur l’Afrique. Mais l’Afrique ne peut pas compter sur le monde. Cela doit changer », s’est-il exprimé.
Et de poursuivre :
« Nous devons rétablir la confiance, dynamiser le développement et placer l’avenir de l’Afrique au cœur des solutions dont notre monde a besoin. »
Pour Antonio Guterres, l’Afrique a besoin de nouveaux partenariats pour stimuler les économies et le développement au point mort.
Les outils sont là pour fournir le soutien urgent nécessaire, rappelle-t-il, mais ils doivent être utilisés « avec beaucoup plus de flexibilité et de rapidité », tels que des droits de tirage spéciaux favorables pour la liquidité et l’allégement de la dette.
En réponse, l’Afrique « ne reçoit que de simples gouttelettes de soutien pour s’adapter à cette destruction », a dit M. Guterres.
Climat : « L’Afrique ne peut pas payer seule cette facture »
Pour Antonio Guterres, la création d’un fonds pour les pertes et dommages le mois dernier à la COP27 en Egypte est une étape vers la justice climatique.
L’Afrique « mérite et a besoin d’un soutien » face au changement climatique. « Cependant, la promesse de doubler le financement de l’adaptation à 40 milliards de dollars par an n’a pas été tenue », a noté le chef de l’ONU.
Les coûts d’adaptation de l’Afrique subsaharienne au changement climatique sont estimés à eux seuls à 50 milliards de dollars par an au cours de la prochaine décennie.
« L’Afrique ne peut pas payer seule cette facture. Elle ne le devrait pas non plus », a déclaré le Secrétaire de l’ONU.
Pour lui, les pays développés doivent tenir leur promesse de fournir 100 milliards de dollars chaque année aux pays en développement, a-t-il ajouté.
Enfin, il a déclaré que le continent a besoin et mérite la paix, les conflits continuant de faire rage au Sahel, dans la région des Grands Lacs et dans le Nord du pays hôte de l’UA lui-même.
« La paix n’est jamais facile, mais la paix est toujours nécessaire », a-t-il conclu.
Par ailleurs, les discussions de cette 6e conférence ont porté sur les progrès dans la mise en œuvre du cadre de coopération entre les deux organisations.
Djo Kabika