Alors que les tensions diplomatiques entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda demeurent vives, le Cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, s’est rendu à Kigali pour participer à une réunion du comité permanent du Symposium des Conférences Épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM).
Dans une vidéo relayée sur le réseau social X par le journaliste Stanis Bujakera , le prélat a exprimé sa perplexité face à l’incapacité des dirigeants politiques des deux pays à surmonter leurs différends .
« Si nous, au niveau de l’Église, nous pouvons nous fréquenter, nous pouvons fraterniser, pourquoi au niveau politique on ne peut pas faire la même chose ? », s’est-il interrogé.
Cette déclaration intervient dans un climat marqué par des accusations mutuelles entre Kinshasa et Kigali. Selon des rapports des Nations Unies, le Rwanda est accusé de soutenir militairement le groupe rebelle M-23, actif dans l’est de la RDC, accusations rejetées par Kigali.
Pour Kinshasa, le président rwandais Paul Kagame est le principal instigateur des violences dans cette région. Kigali, en revanche, qualifie le conflit de « problème interne entre Congolais » à la RDC.
Le voyage du Cardinal Ambongo à Kigali, bien que dans un cadre ecclésiastique, suscite des interrogations. Certains critiques estiment qu’il pourrait être perçu comme un signal ambigu, au moment où la population congolaise attend une posture ferme de ses leaders, notamment religieux, face à l’ingérence étrangère.
Cependant, en tant que président du SCEAM, le Cardinal a la responsabilité de transcender les clivages nationaux pour promouvoir la paix et la réconciliation sur le continent africain.
L’Église catholique joue souvent un rôle central dans la médiation des conflits en Afrique. Les propos du Cardinal soulèvent la possibilité que l’Église puisse intervenir en tant que pont entre les deux pays.
Jevic Ebondo (stagiaire)