À l’occasion de la journée internationale de l’éducation célébrée le 24 janvier de chaque année, l’Organisation des Nations-Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a tenu, en visioconférence, une réunion au cours de laquelle la scolarité en RDC était à l’ordre du jour.
Il était question pour ladite organisation, au cours de cette rencontre virtuelle, d’exhorter les autorités congolaises à prendre en compte les enjeux et les défis du secteur de l’éducation en RDC et particulièrement ceux liés à la politique de la gratuité de l’enseignement de base.
Au moment de son allocution, le Représentant de l’Unesco en RDC, Jean-Pierre Ilboudo, a déploré le taux élevé d’enfants et d’adolescents non scolarisés en RDC, soit plus de 7 millions.
« Nous célébrons aujourd’hui la quatrième journée internationale de l’éducation alors même que notre monde est parvenu à un tournant des inégalités flagrantes, une planète abîmée, une polarisation croissante et l’impact dévastateur de la pandémie nous place devant un choix générationnel : poursuivre sur une voie insoutenable ou changer radicalement de cap. Nous pouvons constater qu’aujourd’hui 258 millions d’enfants et de jeunes ne vont pas toujours à l’école, 617 millions d’enfants et d’adolescents ne savent ni lire ni effectuer des calculs simples, moins de 40% des filles en Afrique subsaharienne achèvent leur scolarité secondaire et près de quatre millions d’enfants et de jeunes réfugiés ne sont pas scolarisés. Pour notre pays la RDC, plus de 7 millions d’enfants et d’adolescents sont hors de l’école. Ceci constitue une atteinte à leur droit à l’éducation et cela est inacceptable», a déclaré Jean-Pierre Ilboudo.
A l’en croire, l’UNESCO se fixe comme objectif d’ici 2030 d’aider les enfants, filles comme garçons, à bénéficier d’un enseignement gratuit et de qualité.
« L’éducation est un droit humain, un bien public et une responsabilité publique, c’est pour ces raisons qu’elle doit être gratuite et à la portée de tous les enfants. Ainsi, nous avons pris l’engagement de faire en sorte que d’ici 2030 « toutes les filles et tous les garçons suivent sur un pied d’égalité, un cycle complet d’enseignement primaire et secondaire gratuit et de qualité, les dotant d’acquis véritablement utiles », a-t-il souligné.
Intervenant à la réunion, le Premier Ministre congolais, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, a évoqué les efforts fournis par le Gouvernement en vue de rendre effective la scolarité en RDC.
« Cher compatriote, en ce jour de la célébration de la journée de l’éducation, je voudrais rappeler ici les deux grandes questions de l’éducation, notamment la réussite de la politique de gratuité de l’enseignement primaire et le futur de l’éducation en RDC. Le système éducatif congolais compte aujourd’hui plus de 35 millions d’enfants scolarisés, près d’1,5 millions d’enseignants, autant de provinces éducationnelles disséminées à travers les 145 territoires de la République. Et si nous comptons que la mise en œuvre effective de la gratuité a permis à plus de 3 millions d’enfants non scolarisés de rejoindre le banc de l’école, vous convergez avec moi que l’enjeu majeur du Gouvernement de la République est de garantir une éducation et une formation de qualité et surtout accessible à tous les enfants et jeunes sans discrimination aucune », a-t-il dit.
Et d’ajouter : « Quant à l’alternative de l’uniformisation des conditions d’apprentissage et d’accès à l’éducation ainsi qu’à l’adaptation des contenus pédagogiques et matériels didactiques, je suis donc heureux d’annoncer à cette occasion que le Gouvernement, à travers le ministère de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique, s’est déjà lancé dans le processus de matérialisation de cette vision. C’est ici l’occasion pour moi de vous inviter à mener des réflexions sur des matérialisations des supports didactiques intervenant dans la formation de nos enfants. L’objectif est d’assurer la continuité de l’éducation, de renforcer les compétences des enseignants et des élèves, du cycle maternel, primaire et secondaire, ainsi que des filières techniques et professionnelles. Notre système éducatif a été mis en épreuve particulièrement durant la pandémie de Covid-19. La production et la diffusion des leçons télévisées ainsi que les différentes initiatives privées venues prêter main forte aux dispositifs étatiques d’enseignement à distance, ont permis tant soit peu d’assurer la continuité de l’encadrement de nos enfants restés à la maison durant la période de confinement. L’ensemble de ces initiatives innovantes démontre l’essentiel de poursuivre la démarche pour prétendre à l’accessibilité des enseignants et des élèves aux supports d’enseignement notamment au support numérique.
Par ailleurs, le Chef du Gouvernement a noté la nécessité «d’inscrire le registre des enseignants à distance en RDC, le registre des priorités de l’action publique au même titre que la gratuité de l’enseignement primaire qui fait déjà ses preuves».
La journée internationale de l’éducation de cette année a été placée sous le thème : « Changer de cap, transformer l’éducation ».
Une occasion pour la Directrice Générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, de marteler sur la nécessité de « réparer les injustices du passé et orienter la transformation numérique vers l’inclusion et l’équité », mais aussi de « faire en sorte que l’éducation contribue pleinement au développement durable en intégrant, par exemple, l’éducation à l’environnement dans tous les programmes scolaires et en formant les enseignants dans ce domaine.».
Eunice Luyeye