Bienvenu Matumo, militant du mouvement citoyen Lucha, a appelé les autorités à revenir sur l’annulation du Festival Amani, prévu à l’origine du 15 au 17 novembre 2024 dans les rues de Goma. Dans un plaidoyer parvenu à Infos.cd, il a souligné l’importance de cet événement au-delà de sa dimension culturelle, le décrivant comme un espace de dialogue et de médiation sociale, essentiel pour une population confrontée quotidiennement aux traumatismes et à l’insécurité.
« Le festival est un lieu de rencontre, de médiation sociale et de dialogue pour vivre les citadinités dans une zone où les habitants affrontent le traumatisme au quotidien. Le festival est un lieu de vivre l’espace, de se laisser emporter par les espoirs d’un nouveau monde, d’un avenir meilleur, d’un futur possible », a-t-il écrit.
Pour Matumo, le festival Amani représente un outil puissant de cohabitation pacifique et d’unité, un lieu où les habitants peuvent surmonter les clivages ethniques et apaiser leurs peurs.
« C’est le lieu privilégié de l’animation urbaine et de destruction des pathologies ethniques et un creuset de cohabitation pacifique et d’acceptation de l’autre. C’est aussi le lieu par excellence de tuer nos peurs, nos soumissions à la souffrance, nos angoisses et nous permettre de rêver autrement », a-t-il déclaré.
Il a salué l’engagement des jeunes bénévoles qui font vivre cet événement, le qualifiant de rare opportunité de renouveau urbain, permettant aux citoyens d’imaginer un futur différent.
Dans son message, il a interpellé le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, l’invitant à corriger ce qu’il qualifie de « décision injustice, impopulaire et cynique » prise par le maire intérimaire de Goma. Matumo estime qu’il est essentiel que les habitants puissent se rassembler et partager leurs espoirs, car le festival est pour eux un véritable souffle d’espoir face aux difficultés sécuritaires persistantes.
Initialement prévu en février comme chaque année, le festival Amani avait déjà été reporté à juin avant d’être reprogrammé pour novembre. Mais la dégradation de la situation sécuritaire dans la région a finalement conduit à son annulation, privant les habitants de cet espace de partage et de réconfort collectif.
Yvette Ditshima