La situation de l’artiste pluridisciplinaire et directeur de l’Espace culturel des Mwindeurs, Niamba Malafi, arrêté le 27 juillet et condamné à un mois de prison, au terme d’un procès sommaire, a été portée, à la connaissance du ministre de la Justice, Constant Mutamba.
Niamba Malafi est reproché par la justice d’avoir dénoncé l’arrestation de 7 danseurs de son groupe. Selon lui, il lui a été demandé de démontrer en quoi l’arrestation de ce groupe de danseurs était « arbitraire ». Ces danseurs étaient arrêtés suite à une plainte sur leurs costumes d’exhibition : des maillots de bain pour certains et des vestes pour d’autres, pas du goût d’un voisin qui a initié l’action en justice. Sans mandat d’arrêt, ils ont été acheminés au parquet où ils ont été détenus, jugés puis condamnés à un mois de prison et une amende de 200.000 francs congolais chacun.
Pour la communauté artistique de la RDC, le fait reproché à leur collègue est « dénuée de tous sens ». Il s’agit, selon eux, d’un jugement « arbitraire et inique » prononcé par le Tribunal de grande Instance de N’djili qui nécessite l’ouverture d’un dossier disciplinaire et pénal contre le procureur Jonas Kisubi Bantui Koko qu’ils accusent de « trafic d’influence, abus de pouvoir, arrestation arbitraire ».
En plus d’avoir entrepris des marches de protestation et des campagnes en ligne, la communauté artistique de la RDC vient d’adresser un mémorandum au ministre de la Justice pour réclamer la libération « pure et simple » de leur collègue face à des « faits non prouvés ». Profitant de cette situation, les culturels congolais ont également sollicité du ministre Mutamba un accompagnement pour l’épanouissement des artistes en RDC, notamment en décourageant les comportements qui enfreignent la liberté culturelle et artistique.
« Les artistes congolais sont soumis à plusieurs bavures policières et judiciaires liées à l’exercice de leur métier : des arrestations qui portent atteinte à l’intégrité et à la dignité liée au style des cheveux et vestimentaire. Nous vous demandons de prendre des mesures nécessaires afin de garantir aux artistes leur sécurisation et le respect de leur dignité liés à l’exercice de leur métier afin que cela ne se produise plus », ont-ils écrit dans ce mémo.
A Kinshasa, cette mobilisation pour la libération de Malafi et ses danseurs met en lumière les nombreux défis auxquels sont confrontés les artistes, notamment les arrestations arbitraires, les intimidations et les poursuites judiciaires pour ceux qui osent critiquer les autorités ou aborder des sujets sensibles à travers leur art.
Yvette Ditshima