En réussissant son concert de samedi à la plus grande salle fermée d’Europe, le chanteur a non seulement inscrit son nom dans la lettre d’or des plus grands événements musicaux pour un Congolais, mais également fait subir une cinglante désillusion aux « combattants ».
Infos.cd l’avait souligné : pour son concert à la Défense Arena de Paris samedi 25 novembre, Fally Ipupa avait deux grands défis de taille à surmonter.
D’abord, artistique : il devait confirmer à la face du monde qu’il a atteint incontestablement une dimension internationale qui ferait de lui aujourd’hui la plus grande star non seulement de la RDC mais de l’Afrique francophone.
Ensuite, politique : défier des opposants appelés « combattants » qui, depuis treize ans, empêchent les artistes congolais de livrer des concerts en Europe.
Et l’homme de la Formule 7 a gagné ces deux paris.
L’Aigle a survolé la plus grande salle fermée d’Europe en mobilisant 40 000 personnes, à en croire les chiffres livrés par les responsables de la salle après le concert.
Au rythme endiablé de Mayday ou encore de Bibi de La Renta, Fally Ipupa n’a pas aussi loupé son spectacle, faisant voyager le public, à travers sa rumba, dans un monde mélancolique dont lui seul connait l’itinéraire et la destination.
Mais le clou du spectacle est sûrement cette désillusion infligée aux « combattants » qui n’ont pas existé ce samedi.
« Nous n’avons jamais vu ce dispositif sécuritaire présent à cinq, trois et un kilomètres de la salle. Je ne pense pas que même Johnny Hallyday et Michaël Jackson auraient bénéficié de cette sécurité », pleurniche un combattant qui soutient que c’est cette disposition qui les a poussés à abdiquer.
« La fermeté des autorités françaises a eu raison de l’intransigeance aveugle d’une minorité qui veut empêcher des artistes de vivre de leur métier, analyse avec satisfaction le journaliste Israël Mutala sur son compte Facebook. C’est donc le laxisme des autorités européennes qui a permis au phénomène combattant de se développer. La victoire de Fally ouvre une nouvelle ère, je l’espère ! »
Ce concert sonne-t-il vraiment le glas du phénomène « combatants » en Europe ? Si la prudence est de mise étant donné la particularité de cet événement qui valait bien des dispositifs particuliers, Fally Ipupa vient là de démontrer qu’il est possible de réduire à néant les velléités de Boketshu et ses amis.
Socrate Nsimba