Alors qu’ils ont été construits pour atténuer tant soit peu des problèmes d’embouteillage dans les grands axes de la ville, les sauts de mouton sont devenus eux-mêmes source d’embouteillages suite aux activités non dédiées créées sous ces édifices.
Sous l’œil complice des agents de la police de circulation routière, un arrêt de bus est improvisé au saut de mouton de Pascal, entrée Mokali, érigé sur le boulevard Lumumba, dans la partie Est de Kinshasa.
En notre présence, le bus de la Société congolaise de transport (Transco) opérant sur la ligne 15 : 0/1 Masina-Kinkole ainsi que d’autres taxis bus en partance pour Terre jaune, Efobank (Nsele) et Kinkole Wenze, ont parqué là où des véhicules sont censés passer de l’autre sens de la chaussée.
À près d’un kilomètre de là, à Bitabe dans la commune de Masina, un autre saut-de-mouton. Ici, des photographes ont trouvé un bon cadre pour la prise des photos. Outre cela, explique un des photographes, il y a des enfants en rupture familiale communément appelés « Shegues » qui y dorment. Il nous montre un jeune d’environ 20 ans endormi sous les effets de la drogue « Bombé ».
A côté de saut-de-mouton de l’ex-24 Novembre, un marché pirate s’est créé.
Un vendeur de gâteaux rapporte que des jeeps de la police nationale débarquent souvent pour les disperser et confisquer leurs marchandises, mais il n’y peut rien. C’est un endroit stratégique pour écouler ses articles.
Le constat des marchés pirates dans le saut de mouton est encore plus saisissant à Pompage où des vendeurs des produits alimentaires se mêlent à ceux des articles de beauté et aux cambistes.
Hormis les deux sauts-de-mouton sur le Boulevard du 30 Juin, c’est le capharnaüm dans les cinq autres.
En outre, des motos, grands bus comme Transco ou encore des camions poids lourds montent sur les sauts-de-mouton alors qu’ils sont interdits. En août 2022, un camion poids-lourd, a laissé échapper du haut d’un saut de mouton, un sac de cossettes de manioc qui est tombé sur une dame avant qu’un autre véhicule ne vienne la faucher.
Le gouvernement congolais a construit, en tout, sept sauts de mouton, dans le cadre du programme d’urgence des 100 jours du Président Félix Tshisekedi.
La construction de ces édifices répondait au besoin de lutter tant soit peu contre les embouteillages dans les grandes artères de la ville. Mais très vite, ces édifices servent aujourd’hui à presque tout, devenant elles-mêmes les causes des embouteillages.
Djo Kabika
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