L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a beau déconseiller la consommation de l’alcool pendant cette période de fortes chaleurs, les Kinois, eux, s’abreuvent un peu plus.
Sur la célèbre avenue Nyangwe, dans la commune de Lingwala, les nombreuses buvettes installées sur le long de la route refoulent du monde. Si la clientèle de ces établissements ne sont pas saisonnières, des fortes chaleurs de ces derniers jours ont fait exploser les chiffres d’affaires.
Gracia, tenancière d’une terrasse dans le coin, ne cache pas sa joie.
« La semaine passée, j’ai vendu à peu près l’équivalent de tout le mois de février. Avec la chaleur, les clients viennent nombreux après le travail », se réjouit-elle.
A la question de savoir la préférence de sa clientèle entre les boissons sucrées et la bière, la jeune dame, la trentaine révolue, n’hésite pas une seconde : « la bière se vend de loin mieux ».
Pourtant l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déconseillé l’alcool en cette période, invitant les Kinois à boire beaucoup d’eau. Cette recommandation s’explique notamment par la toxicité de l’alcool dans un corps en déshydratation.
« La bière contient plus de 90% d’eau »
Cette recommandation a pourtant du mal à être suivie. Bénédicte, cliente rencontrée à Nyangwe, ne veut rien entendre.
« La bière contient plus de 90% d’eau. Donc en prenant ça, je ne suis pas différente de celui qui prend de l’eau », commente-t-elle.
Sur l’avenue Oshwe, au quartier Matonge dans la commune de Kalamu, mêmes scènes. La bière coule à flot sous la canicule kinoise.
Espoir, serveur, n’est même pas au courant de la recommandation.
« C’est faux. Il suffit de goûter pour se rendre compte comment la bière peut te procurer un sentiment de bien-être sous cette chaleur, surtout quand c’est bien tapé (bien frais, NDLR) », explique-t-il.
Dans ce très célèbre coin chaud de la ville, les tenanciers des bars « prient » pour que le soleil ne s’éclipse pas. A l’approche de la saison des pluies, la canicule semble être un boost dans les affaires de certains à Kinshasa.
Djesany Sundi