Sophie (nom d’emprunt), 42 ans, reconnaît avoir connu plusieurs partenaires durant sa tendre jeunesse. C’est à 30 ans qu’elle connaîtra pour la première fois son état sérologique. Un choc, au départ. Mais après, cela ne l’a pas empêché de vivre pleinement sa vie.
« Je ne m’y attendais pas! J’étais encore très jeune. Il m’a fallu une année pour m’accepter avec cette maladie. A un moment, je m’étais même décidé de venger. Mais les conseils des médecins et de mes proches ( parents) m’ont beaucoup aidée», nous raconte-t-elle.
Tout commence en 2010 lorsqu’elle tombe malade.
« J’ai fait les tours de deux grands hôpitaux de la capitale, sans solution. Finalement, l’un de mes médecins traitant me conseillera de me faire dépister du VIH. Ce n’était pas du tout facile pour moi d’accepter de faire ce test pour la première fois de toute ma vie. »
A l’annonce des résultats, Sophie s’est dit « intérieurement morte. »
Antirétroviraux
Les cinq premières années, Sophie respecte scrupuleusement sa cure des antirétroviraux et se porte bien. Après, surgit l’ennemie redoutable dans pareille situation : la négligence.
« J’ai fait deux ans sans prendre des ARV. Cela m’a causé des conséquences énormes. Il y a deux ans, j’étais presque morte, hospitalisée à Kabinda Center parce que ma situation s’était dégradée, se rappelle-t-elle. Aujourd’hui, je fais un effort de respecter ma cure. C’est cela qui me reste jusqu’à ce que Jésus décide de me prendre. »
Sophie salue l’apport des partenaires du gouvernement qui, grâce à eux, les ARV sont distribués gratuitement.
« Mourir du VIH, c’est du suicide parce qu’aujourd’hui, la prise en charge est bien assurée par les organismes internationaux. Les ARV sont gratuits. Bien que les effets secondaires de ces médicaments sont un vrai calvaire, cela vaut la peine », a laissé entendre Sophie toujours aussi souriante.
Avec les progrès réalisés dans la prévention de la transmission du virus de la mère à l’enfant, Sophie peut bien avoir des enfants. Mais, elle ne préfère pas.
« J’évite d’avoir plusieurs partenaires parce que non seulement je les contaminerais mais pour éviter aussi que le virus deviennent au stade du Sida. Je n’ai pas fait d’enfants et je préfère pas», a précisé Sophie.
En République démocratique du Congo, plus de 540 000 personnes vivent avec le VIH Sida, selon les derniers chiffres officiels publiés par le ministère de la Santé à travers le Programme national de lutte contre le Sida (PNLS).
Yvette Ditshima