Le gouvernement Judith Suminwa, le premier dirigé par une femme et à compter plus de 30% de représentativité féminine (17 des 54 membres sont des femmes), fait la part belle à la gent féminine dans les portefeuilles diplomatiques. Trois femmes ont été nommées dans ces secteurs.
Thérèse Kayikwamba, troisième femme cheffe de la diplomatie
Nommée ministre d’État en charge des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba est la troisième femme à diriger la diplomatie congolaise après Ekila Liyonda, dans les années Zaïre, et Marie Tumba Nzeza dans le tout premier gouvernement sous l’ère Félix Tshisekedi.
Anthropologue et politologue de formation, la successeure de Christophe Lutundula est détentrice d’un master en administration publique de la très prestigieuse Harvard Kennedy School.
Passée par les Nations-Unies, Kayikwamba Wagner a tour à tour été officière des Affaires politiques et assistante spéciale de l’envoyé spécial pour les Grands Lacs à Nairobi (Kenya), avant de prester au sein de la Mission onusiennne en Centrafrique (MINUSCA) et de l’Oxfam au Nord-Kivu.
Professionnelle des affaires politiques et de la planification stratégique, spécialisée dans la région des Grands Lacs africains, Thérèse Kayikwamba a également travaillé comme Program manager de Meta (Facebook) en Afrique subsaharienne.
Bestine Kazadi et Grace Yamba en accompagnement
Pour supporter ses lourdes charges, la cheffe de la diplomatie congolaise pourra compter sur deux autres dames : Bestine Kazadi et Grace Yamba.
La première, nommée ministre déléguée en charge de la Coopération internationale et de la Francophonie, s’est révélée durant le premier mandat de Félix Tshisekedi.
Elevée, en 2019, au rang de conseillère spéciale du nouveau président de la République, en matière de coopération et intégration régionale, Bestine Kazadi, 63 ans, a quitté ce poste en 2022 à la suite de la restructuration du cabinet présidentiel. Cette licenciée en Droit a été, jusqu’à sa nomination au gouvernement, Représentante du Chef de l’État à l’Organisation internationale la Francophonie (OIF).
La seconde, Gracia Yamba, a été promue vice-ministre des Affaires étrangères. Son cursus académique est marqué par une licence en administration des affaires et finances, obtenue au Temple University, qui compte parmi les universités les plus huppées de Philadelphie aux Etats-Unis.
Philanthrope, la nouvelle vice-ministre des Affaires étrangères, du haut de ses 36 ans, a déjà été à trois reprises ministre provinciale dans le Haut-Lomami : aux Finances, à l’Économie, Plan et Commerce et enfin à l’Éducation, Recherche scientifique et Initiation de la nouvelle citoyenneté.
A cette triplette 100% femmes a été joint Didier Mazenga, qui a ainsi retrouvé le ministre de l’Intégration régionale après un bref passage au Tourisme. La prise de pouvoir des femmes à la diplomatie congolaise, ce secteur-clé de la vie nationale, marque un tournant dans le combat en faveur de la participation équitable de la gent féminine dans la gestion de la chose publique, soutiennent des observateurs.
Comme un symbole, l’investiture du gouvernement est intervenue en ce mois de juin, dont le 24e jour est justement dédié aux « femmes dans la diplomatie ».
Yvette Ditshima