De débrouillards le long du trottoir aux entreprises bien structurées, les bonnes affaires se font autour de la vente de ce canidé dans la capitale congolaise.
Si le cuir chevelu commence à faire ses adieux au crâne de Freddy, 30 ans, ce n’est pas le cas pour ses jeunes poilus Bichons qu’il essaie de vendre à 500 dollars l’unité le long de l’avenue Lukusa, dans le centre des affaires de la Gombe.
« C’est depuis 1999 que je suis dans ce business », raconte celui qui était encore enfant lorsqu’il a été initié dans ce circuit.
Il dit vendre toutes sortes de races : Caniche, Bichon, Berger allemand, Husky…
« Toutes les races de chiens se vendent très bien. Tout dépend du choix de la personne. Mais parmi elles, les Bergers allemands, Bichons et les Caniches sont les plus vendues. Ce sont des chiens que plusieurs personnes préfèrent ici à Kinshasa », explique Freddy.
Débourser 500 dollars pour un chiot, il faut avoir une certaine aisance de vie dans un pays où la moyenne de la population vit avec moins de deux dollars par jour.
Même si Freddy semble philosopher, ses clients comptent parmi ceux qui aiment les belles races de chiens, pas forcément ceux qui ont des moyens.
« La vente des chiens c’est un commerce qui marche bien à Kinshasa. A travers ce métier, je loue une maison, je paie la scolarité de mes enfants », avoue-t-il non sans demander au gouvernement de réguler ce secteur.
Pour s’approvisionner, il fait des commandes à l’extérieur du pays.
« Quand nous exportons les chiens, nous payons des impôts. En retour, l’Etat doit penser aussi à nous », soutient-il sans détailler clairement ce qu’il attend du gouvernement.
A Kinshasa, certains de ces vendeurs sont devenus des éleveurs des chiens de race. D’autres, par contre, les achètent chez les fournisseurs.
Aussi, de plus en plus, des plateformes numériques proposent des ventes et autres services en ligne.
Si Freddy n’a pas encore exploré les avantages du e-commerce, ce n’est pas le cas de Zoogle, une entreprise implantée depuis des années à Kinshasa et à Lubumbashi.
A son siège de la Gombe où il y a également une clinique vétérinaire, nous avons rencontré Nathy qui s’occupe particulièrement bien des chiens.

« Dès leur arrivée, on familiarise », indique-t-il ses deux doigts dans la gueule d’un Berger allemand.
Il faut dépenser pas moins de 1 700 dollars pour acheter un chiot ou un chien ici. Il y a aussi moyen de passer la commande à travers un catalogue, le temps de l’importation de l’animal.
Tous leurs chiens viennent de la Belgique. L’entreprise est devenue une référence régionale. Elle propose aussi des séances de dressage des chiens. En présentiel ou en ligne, elle vend bien ses services complets aux clients.
« Nous avons ici des aliments pour animaux que vous ne trouverez nulle part ailleurs », s’en vante Nathy qui a bénéficié des formations des Français et Gabonais pour ce métier.
Moise Esapa