Dans la capitale, on a fini par leur coller l’étiquette de grossiers, de renégats ou encore d’alcooliques. Des conducteurs des mini-bus dit « Esprit de mort » ne sont pas moins rempli d’esprit de sagesse. Y a qu’à lire les inscriptions qu’ils collent généralement à l’arrière de leurs engins.
Ne leur tenons pas rigueur : l’insouciance de certains à respecter les règles de la très exigeante langue française, c’est d’ailleurs ce qui fait le charme de cette philosophie livrée gratuitement à des millions de yeux qui clignotent chaque jour dans les rues de Kin-Kiese.
De ces Goodies, l’on tire généralement des enseignements sur la foi, sur les vertus du travail et surtout, surtout, sur l’adversité.
Et oui, nos chers « Mopila » sont très croyants, reconnaissant à juste titre « Bolamu ya Nzambe ». Pour la plupart, « Losambo nde montagne ». Surtout que « « Tout autorité vien de Dieu ». Ils savent très bien que la crainte de Dieu est le commencement de la sagesse : « Banga Nzambe, Mobange ata abota te, bakobenga ye Koko ».
Ils savent aussi que tout est grâce : « Mon père avait raison, Eza Ngolu ». Inutile de se précipiter dans la vie car « Moponami jamais Awela », « Tondela Kwa Nzambi, le panier circule encore ». L’avantage est que « mémoire ya Nzambe, Ekotaka virus te ».
Si la grande majorité est chrétienne, il ne manque jamais un qui revendique : «Je suis fiert d’être musulman ».
Mais un conseil d’ami : cherchez la paix avec tous les conducteurs où que vous soyez, quoi que vous fassiez. Sinon, ils n’hésiteront pas de mettre de côté Bible ou Coran, pour en découdre. Et rassurez-vous, le match est perdu d’avance pour vous : « Nazo Lia yo trois points ».
Ils t’auraient pourtant prévenu que « Mbisi Asalaka Lofundu na Ebale, Po Andimaki te Akotekama Likayabu na Wenze ». De toute façon, ils ne forcent pas non plus l’amitié : « Eza Nango Mokili, Soki Esimbi te, To Kabuani ! ». D’ailleurs, « Moninga Malamu Nzinzi ».
Même s’ils sont toujours prêts de « Ko Sopela rancune Mayi Ekola », ils veulent parfois aussi éviter des problèmes : « Nini Yango Esilaka Te? Naza Nanga na raison, mais na Zangi Avocat ». Mais si vous persistez, rendez-vous en enfer : « Ata na Lifelo, Toko Samba ».
Mais, désolé pour les jaloux, ils seront tous bloqués, comme l’a fait Fally Ipupa : « Toutes les relations inutiles, bloc !!! On n’aime pas des hypocrites », « Nzambe Akosukisa Lolendo ya Batu Ya Mabe Nionso ». Surtout qu’au Congo, « Motema Mabe Ekoma Lokola métier ».
Heureusement, il y a encore quelques uns parmi nos conducteurs qui nous rappellent quand-même que « Bolingo Eleki Nionso ». Puis, « Luka kimia na Moto nionso ». Mais, il ne faut jamais oublier que « Na vie, Kozalaka Mavangila Te ! ».
A part celui de « Motema Mabe », nos conducteurs qui se réveillent tôt pour que la vie leur appartienne encouragent tous les autres métiers, car ils savent que « Mosala Yango nde Tata Pe Mama » ou encore « Sans boulot sans valeur ».
Ils sont conscients que « Tout peut arrivé, sauf rien » dans la vie. Pour cela, il ne faut pas non plus être pressé. De toute façon, « Ba Botamaka Mokonzi ».
Il sied surtout de respecter l’autre : « Basakanaka na vie ya moto te ». Et « Soignez Relations », « Zanga mbongo, Zala na Batu ». Ceux qui vont négliger cette vérité, « Bako Zala Bongo, Mpe Bakotikala Boye », comme chantait Nyoka Longo.
C’est bien de se battre comme dans un « chemin de fer », mais à l’impossible, nul n’est tenu. Même si Jésus Christ est capable d’accomplir la « Remontada », pour que « Ndoto Elata Nzoto », « Zamba Bakombolaka te ». Surtout ne pas envier les autres, car : « Kolula eza Malamu, Eza Pe Mabe ».
C’est pour tout ça même qu’on aime Kinshasa, « Mboka Elengi ».
Socrate Nsimba