Elles ne sont pas nombreuses dans la capitale. Mais là où on les trouve, les conditions hygiéniques laissent généralement à désirer, faute d’un minimum d’entretien.
Les toilettes du marché central de Kinshasa accueillent journalièrement entre 100 et 200 personnes, selon l’un des gestionnaires abordé par INFOS.CD.
Pour un lieu de négoce fréquenté chaque jour par plusieurs milliers de personnes, ces chiffres ne sont pas terribles. Et il y a une grande raison pour cela. Tombées dans un état hygiénique qui laisse à désirer, les toilettes publiques de ce marché ont moins la cote, comparer aux installations privées qui sont relativement bien entretenues. Ceux qui ont des résidences aux alentours du marché en ont trouvé un business rentable. Il faut débourser 500 francs pour le petit besoin et 1000 francs pour le grand besoin. Même tarif que dans les toilettes publiques.
« Nous préférons utiliser les installations tenues par des privés. Ce n’est pas comme à la maison, mais ils en prennent soin de manière à nous mettre à l’aise pendant ces instants. Les toilettes de l’Etat, nous ne savons pas s’ils ont un problème avec nous ou quoi. Quand tu y entres, difficile de respirer », explique Cathy, la trentaine, une vendeuse des sandales sur l’avenue Kato.
Au marché Gambela, c’est la même histoire des toilettes publiques mal entretenues. Ici, il n’existe presque pas des toilettes tenues par des privés comme au marché central. En s’approchant de ces installations, on est accueilli par une odeur qui en dit long sur leur état d’entretien.
Mais là n’est pas le problème de ceux qui tiennent ces installations. Ce qui importe pour eux, ce sont les 300 francs à collecter chez chacun pour le petit besoin et les 500 francs pour le grand besoin.
« Ils n’ont ni savon liquide ni détergent… On y voit même pas les produits appropriés pour les toilettes », se plaint Françoise, la quarantaine, vendeuse des médicaments traditionnelles entre les avenues Sport et Befale.
Mais à quoi servent les frais perçus auprès des utilisateurs ? Les gérants de ces toilettes publiques indiquent qu’ils servent à l’achat des produits de nettoyage. Le reste d’argent, avouent-ils, c’est l’administration du marché qui s’en occupe.
Par contre, à Bandalungwa sur l’avenue Pierre Mulele (ex- 24 novembre), on peut quand-même se consoler de fréquenter une toilette publique relativement propre, pris en charge par deux hommes. Et pourtant, ils imposent les mêmes prix qu’à Gambela.
« Nous en prenons soin quotidiennement puisque les infections existent, surtout pour les femmes. Voilà pourquoi nous faisons un effort pour garder ces toilettes propres. Chaque matin, midi et soir avant la fermeture, nous désinfectons les installations », rassure l’un des gérants, ventre bedonnant, la quarantaine.
Les lieux d’aisance sont tellement essentiels pour la santé que les Nations unies ont institué, chaque le 19 novembre, une journée mondiale des toilettes.
Chaly Sunda