La République démocratique connaîtra, en décembre prochain, la tenue des quatrièmes élections pluralistes de son histoire.
Dans les états-majors politiques, l’heure des stratégies politiques semble sonné. Mercredi, l’Union sacrée de la nation, la majorité autour du président Félix Tshisekedi, a adopté sa charte constitutive. Sans le moindre doute, les partis et regroupements politiques ainsi que des personnalités qui la composent vont soutenir la candidature de Felix-Antoine Tshisekedi à la présidentielle.
En face, dans l’opposition, si beaucoup comme Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Matata Ponyo, Adolphe Muzito ont annoncé qu’ils seront candidats, l’inconnu reste leur capacité à se mettre ensemble autour d’une candidature commune.
Dans une élection à un seul tour, l’opposition réduirait ses chances de l’emporter, si elle se présente en ordre dispersé. D’où la nécessité d’une réflexion sur les possibilités d’alliances au sein des états-majors de formations politiques en vue d’une candidature commune de l’opposition.
Quelques signes avant-coureurs
Des tentatives de rapprochement ont été observées ces derniers mois entre certains leaders de l’opposition. Le cas de Martin Fayulu, Matata Ponyo et Denis Mukwege qui pourrait cette fois faire le pas dans la politique. Moïse Katumbi, lui, a déclaré en décembre sur Jeune Afrique qu’il ira jusqu’au bout de sa candidature. Les ambitions de Joseph Kabila restent illisibles, tant son parti a boycotté les opérations d’enrôlement des électeurs, réclamant une refonte de la CENI.
En mai 2022, l’ancien Président et autorité morale du Front commun pour le Congo (FCC), Joseph Kabila et l’ancien gouvernement de la province du Katanga et Président du parti l’Ensemle pour la République, Moise Katumbi, se sont serrés la main lors d’un forum sur l’unité et la réconciliation des Katangais. Certains envisagent que l’ancien président soutienne son ancien gouverneur du Katanga au cas où il ne se lançait pas.
Le mois dernier à Kinshasa, Martin Fayulu, Agustin Matata Ponyo et des représentants d’Ensemble pour la République de Moïse Katumbi ont marché ensemble pour réclamer le retour de la paix dans l’Est.
Répétition de l’histoire et dynamisme politique
Lors des trois précédentes échéances électorales, l’opposition a a souvent eu du mal à se réunir autour d’un candidat commun. Genève en 2018, où le choix a été porté sur Martin Fayulu, était une exception, avant que Felix-Antoine Tshisekedi et Vital Kamerhe ne retirent leur signatures quelques heures après.
Depuis un temps, rien ne va plus entre Martin Fayulu et Adolphe Muzitu, seuls rescapés de Lamuka, condamné à disparaitre avec les nouvelles élections qui vont rabattre les cartes.
Djo Kabika