Quels sont les ministères dont les activités touchent directement au vécu quotidien des Congolais et qui les dirigent ?
Le ministère des Transports, Voies de communications et de Désenclavement sera géré par un poids lourds de la politique nationale : le vice-Premier ministre Jean-Pierre Bemba Gombo.
Licencié en sciences commerciales et consulaires en Belgique, l’ ancien vice-président de la République en charge de l’Economie sous 1+4 a aussi travaillé dans les entreprises familiales.
Président du Mouvement de libération du Congo (MLC), il est devenu un allié du président Tshisekedi depuis 2020, ce qui a conduit à sa nomination comme vice-Premier ministre de la Défense nationale en mars 2023. Permuté au ministère des Transports, nombreux observateurs le voient sur les pas de François Nzanga Mobutu pour qui Kabila avait créé une vice-Primature de l’Agriculture, sous le gouvernement Gizenga.
Bemba doit mettre ses atouts et expériences au profit de ce ministère où nombreux défis restent à relever. Notamment l’épineux problème de permis de conduire qui n’est plus produit depuis plusieurs plus de deux ans. La question du transport en commun, avec les difficultés au niveau des sociétés de transport routier, ferroviaire et aérien (Transco, Trans Academia, train inter urbain, Congo Airways).
Ressources hydrauliques et électricité
Autre Ministère socialement stratégique, celui des Ressources hydrauliques et électricité dirigé désormais par Teddy Lwamba. L’ancien de l’Université de Lubumbashi (UNILU), et professeur visiteur à l’Université de Kinshasa (UNIKIN), était jusqu’à sa nomination directeur général adjoint à la Société nationale d’électricité (SNEL). Il est ingénieur électromécanicien de formation, docteur en génie électrique et auteur de plusieurs ouvrages scientifiques. Il est attendu sur le sempiternel phénomène de délestage, la matérialisation et/ou la finition des travaux au niveau des centrales hydroélectriques de Kakobola et Katende, respectivement dans les provinces du Kwilu et Kasaï Central.
Affaires sociales et Solidarité nationale
Le ministère des Affaires sociales et Solidarité nationale sera désormais dirigé par Nathalie Aziza Munana. Elle remplace à ce poste Modeste Mutinga Mutwishayi. La fondatrice de la fondation Calixte Munana, consacrée aux veuves et orphelins du sida est une femme férue d’équitation. Diplômée universitaire depuis les années 1980, elle fut aussi directrice à la chancellerie des Ordres nationaux.
Depuis plusieurs années, elle est engagée dans l’humanitaire avec comme leitmotiv, la valorisation des personnes à mobilité réduite, la création des ateliers des coutures dans toutes les communes de Kipushi, Lubumbashi, Likasi, Kambove. Cette ancienne ministre provinciale de Genre, Famille et Enfant, au gouvernement Kyabula, doit mettre tout son savoir-faire pour des nombreuses personnes déplacées de guerre, estimées à plus de 7 millions et qui ont besoin d’une forte assistance humanitaire. Ce, sans ignorer les autres victimes des inondations et déplacés de guerre dus à la milice Mobondo à l’Ouest du pays.
Irène Esambo toujours là
Dans ce même ministère, Irène Esambo a été reconduite ministre déléguée près des Affaires sociales en charge des personnes vivant avec handicap (PVH).
Tout de suite après sa reconduction à ce poste, cette juriste de formation et avocate de carrière inscrite au tableau des conseils devant la Cour pénale internationale de la Haye a été contestée. Cependant, elle devra travailler dur pour répondre aux attentes de ses compatriotes. En juin 2023, elle a participé à la 16ème session de la conférence des Etats parties à la Convention relative aux droits des personnes handicapées.
Droits humains
Un autre ministère c’est celui des Droits humains. Il est désormais sous le leadership de Chantal Shambu Mwavita. Détentrice d’un diplôme en droit de l’Homme de l’Université de Louvain La-neuve en Belgique et d’un master en gestion et résolution des conflits de l’Université Kart Bosh de Sion en Suisse, elle est avocate depuis une dizaine d’années à la Cour d’Appel de Goma, en province du Nord-Kivu. Chantal Shambu est la présidente du parti politique Mouvement national pour la démocratie et le progrès (MONADEP), membre de l’Union sacrée. Elle est aussi connue pour son engagement dans la défense et promotion des droits de l’homme, particulièrement des personnes marginalisées et des prisonniers d’opinion via son ASBL Univers de paix pour le développement.
Santé, Hygiène et Prévention
Au ministère de la Santé, hygiène et prévention, Roger Kamba est maintenu. Médecin depuis plus de 30 ans dont 22 ans en pédiatrie, il est aussi un formateur en réanimation pédiatrique et spécialisé en gestion de programme de santé publique, gestion de haut niveau des programmes de santé communautaire et renforcement des capacités des intervenants en santé.
Il a été conseiller spécial du président chargé du déploiement de la couverture santé universelle en République démocratique du Congo, ainsi que coordonnateur du groupe de travail présidentiel de la riposte contre la Covid-19.
Infrastructures et Travaux publics
Travaux publics
Au ministère des Infrastructures et Travaux public (ITP), Alexis Gisaro garde son fauteuil. Détenteur d’un diplôme d’ingénieur commercial et de gestion de l’université de Louvain La-neuve, ce membre de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) est un ancien conseiller financier au ministère des Finances. Il aussi été conseiller au ministère de l’Agriculture. Entre 2005 et 2006, il a assumé les fonctions de directeur adjoint de l’ONATRA. Il devra parachever plusieurs projets d’infrastructures qu’il n’a pas pu finir au premier mandat de Tshisekedi.
Travail et Emploi
De son côté, Ephraïm Akwakwa, avocat et fédéral de l’Alliance des forces démocratiques du Congo (AFDC) va gérer le ministère du Travail, emploi et prévoyance sociale. Il est très attendu dans le secteur de la création des emplois. Félix Tshisekedi a promis d’en créer plus de 6 millions dans les cinq prochaines années.
Giscard Havril Mane