L’Union sacrée de la nation, initiée par Félix Tshisekedi fin 2021 pour se débarrasser de son prédécesseur Joseph Kabila avec qui ils avaient coalisé dans le cadre du FCC-CACH après la présidentielle de 2018, est désormais une plateforme politique et électorale.
À huit mois des élections générales, l’USN s’est mise en ordre de bataille avec la signature de sa charte, le mercredi dernier. Pour faire réélire sa « Haute autorité politique » et lui offrir par la même occasion une majorité confortable au parlement, l’USN s’est structurée en mettant en place sa chaine de commandement. En plus de la « Haute autorité politique », organe représenté par Félix Tshikedi, la Charte consacre trois autres organes : le Congrès, le Présidium et la Conférence des présidents.
Le Présidium, organe qui vient juste après la Haute autorité politique, compte six personnalités : Sama Lukonde, Christophe Mboso, Bahati Lukwebo, Vital Kamerhe, Jean-Pierre Bemba et Augustin Kabuya.
Ainsi, aucune femme n’occupe la haute direction de la plateforme politique du président de la République.
« Peut-on œuvrer pour la parité dans les institutions quand dans sa plateforme, on ne donne pas les premiers rôles aux femmes ? », s’interroge une activiste des droits des femmes qui ne cache pas sa déception.
Dans le gouvernement remanié, aucune femme n’est comptée parmi les cinq vice-premiers ministres.
« Aujourd’hui, toutes les institutions ont de visage masculin. Primature, Assemblée nationale, Sénat, Cour constitutionnelle, Cour de cassation, CSAC, CENI, CNDH. Au gouvernement, il n’y a même plus de femme VPM. La seule exception est le Conseil d’Etat. C’est comme s’il n’y avait pas de femmes compétentes dans ce pays pour jouer les premiers rôles », regrette une féministe.
Les statuts de l’Union sacrée confèrent à la haute autorité politique le pouvoir de coopter une personnalité comme membre présidium. Si ceux qui occupent le Présidium sont des responsables d’institutions et des partis clés de l’Union sacrée, d’aucuns estiment que Félix Tshisekedi, qui a toujours émis le vœu de voir une femme lui succéder après son deuxième mandat à la tête du pays, a raté l’occasion de lancer un signal fort au sein de sa propre famille politique en comptant une femme au présidium.
Yvette Ditshima