Un rapport d’enquête de l’agence de presse Reuters et The Bureau of Investigative Journalism (TBIJ) publié ce jeudi 2 novembre révèle des irrégularités dans le processus d’appel d’offres des blocs gaziers en République démocratique du Congo.
Selon ce rapport, l’attribution d’un bloc gazier à la start-up canadienne Alfajiri Energy Corporation n’avait pas rempli les prérequis de la loi congolaise en matière.
La loi congolaise en matière renseigne dans les articles 66 et 67 du Décret que les offres seront rejetées si elles ne remplissent pas certaines conditions, notamment « la présentation des bilans et états des trois derniers exercices, seules les entreprises ayant trois ans d’historique financier seront considérées comme éligibles « .
» Dans une première version, l’offre d’Alfajiri avait obtenu la note la plus basse parmi les trois soumissionnaires soit 30,7 points sur 100 possibles, sur une échelle évaluant dans saquelle mesure les offres répondaient aux critères financiers et techniques, y compris les conditions de partenariat proposées avec le Congo, le plan de travail et le qualifications du personnel clé. Alors que la société américaine Winds avait obtenu la note la plus élevée parmi les trois soumissionnaires, avec 53,8 points « , note le rapport.
Mais ce rapport indique que dans la publication des résultats, Alfajiri a été placé en première place.
La deuxième version du rapport également datée du 8 décembre 2022 a porté le score d’Alfajiri à 55,75, le plaçant devant Winds.
Les enquêteurs indiquent que, citant plusieurs sources, Didier Budimbu était intervenu pour favoriser cette société à plusieurs étapes du processus.
En 2022, la RDC avait lancé un appel d’offres pour l’exploitation de 3 blocs gaziers. Au total,13 soumissionnaires se sont positionnés pour ces 3 blocs gaziers.
Ces appels d’offres avaient suscité des réactions au sein des organisations des défenses de l’environnement tant sur le plan national qu’international qui voyaient derrière l’exploitation des blocs gaziers la destruction des écosystèmes.
D’autres ONG avaient dénoncé la non transparence dans le processus des appels d’offres. Mais le gouvernement congolais a toujours refusé de renoncer à cette initiative, jugeant qu’il est légitime pour le pays de jouir de toutes ses ressources et rejeté différents accusations de manque de transparence.
Dieumerci Diaka