Dans son intervention aux états généraux du portefeuille de l’État, ce jeudi, Modeste Bahati Lukwebo, président du Sénat, a formulé une série de recommandations visant à relancer les entreprises publiques de la République démocratique du Congo (RDC).
Ces propositions, centrées sur la recapitalisation et la réforme du cadre légal des entreprises publiques, visent à renforcer leur performance économique et leur contribution au développement national.
Bahati Lukwebo a insisté sur la nécessité pour l’État-actionnaire d’investir dans des entreprises publiques présentant un fort potentiel de rentabilité. Il a recommandé la recapitalisation de celles disposant d’un business plan solide, avec un retour sur investissement inférieur ou égal à 10 ans. Cette approche vise à maximiser les impacts financiers et socio-économiques de ces entreprises tout en garantissant une gestion efficace des ressources publiques.
Pour renforcer la gouvernance des entreprises du portefeuille, le président du Sénat a proposé la création d’une Agence de Participation de l’État (APE). Cette structure aurait pour mission de superviser et d’assurer la gestion des participations de l’État, tout en veillant à la complémentarité entre ses rôles de puissance publique et d’actionnaire. Cette réforme s’inscrit dans une perspective de modernisation et d’optimisation des entreprises publiques, souvent freinées par des dysfonctionnements administratifs et juridiques.
Au cours du panel intitulé « État puissance publique et État-actionnaire : nécessité d’une complémentarité véritable pour la relance des entreprises publiques », Bahati Lukwebo a souligné l’importance d’une coordination claire entre les fonctions régaliennes de l’État et son rôle en tant qu’actionnaire. Selon lui, une telle complémentarité est essentielle pour garantir la viabilité des entreprises publiques et leur impact positif sur l’économie nationale.
Le cadre légal et réglementaire actuel des entreprises du portefeuille a également été jugé obsolète. Le Sénat appelle à une révision en profondeur de ce cadre pour le rendre plus adapté aux défis modernes. Cette refonte législative devrait inclure des mécanismes favorisant la transparence, la reddition des comptes et une gestion axée sur les résultats.
En RDC, de nombreuses entreprises publiques congolaises peinent à répondre à leurs missions stratégiques. Ces difficultés sont souvent attribuées à une gestion inefficace, un sous-investissement chronique et un manque de vision à long terme.
Yvette Ditshima