La capitale congolaise est jonchée d’immondices qui obstruent l’écoulement des eaux et provoquent des inondations.
Rivière de la Gombe, à hauteur du croisement des avenues de la Gombe et de la Libération. Ici, les bouteilles en plastique sont à perte de vue et obstruent l’écoulement des eaux.
Dans ce coin de la ville, où se concentrent bureaux, institutions d’enseignement et magasins, il suffit d’une banale pluie pour déplorer des inondations.
Et c’est pareil dans tous les affluents du fleuve qui traversent Kinshasa.
A quelques kilomètres de là, à Limete 1ère Rue, la rivière se déplace même de son lit pour envahir toute la 1ère Rue pendant de grandes pluies.
« Il y a des curages qu’organise de temps en temps l’hôpital à côté mais c’est insuffisant. Il faut une vraie politique », croit savoir un habitant du coin.
Outre des bouteilles plastiques, les sachets plastiques sont aussi les ennemis de la salubrité à Kinshasa. Un temps prohibé, même l’eau vendue en sachet est revenue sur le marché kinois. Au-delà des problèmes environnementaux, les emballages plastiques présentent plus de risques que de bénéfices. Entre la pollution visuelle, la pollution de la mer et des rivières, le bouchage de caniveaux et égouts, ces déchets sont vecteurs indirects de plusieurs maladies.
Pourtant, depuis 2018, la fabrication et commercialisation des emballages en plastique ont officiellement été interdites à Kinshasa.
Toutes les mesures similaires ont souffert d’application. Par jour, Kinshasa produit plus de 10 000 dechets dont principalement plastiques.
Pour contrer la montée du plastique, certains jeunes se sont lancés dans la production des emballages biodégradables. A l’exemple Kraft Paper Company (KPC), une startup créée en 2022 par un groupe d’ étudiants, spécialisée dans la fabrication et la commercialisation des emballages biodégradables (en papier).
Les autorités compétentes ne semblent pas très investies dans le secteur du recyclage des bouteilles, une filière qui pouvait atténuer tant soit peu la pollution de l’environnement en général et des rivières en particulier.
Il faut environ 400 ans pour que les sacs en plastique se décomposent, selon de nombreuses études disponibles. Une durée qui double dans les fosses marines où la lumière ne parvient pas, créant ainsi des particules toxiques qui contaminent le sol et l’eau, et entrent dans la chaîne alimentaire des animaux.
Yvette Ditshima






