L’évolution du taux de change a été largement abordé à la présentation du bilan économique du gouvernement Sama mardi par le ministre de Finances, Nicolas Kazadi, accompagné de son collègue de la Communication, Patrick Muyaya.
« Principal vecteur qui explique l’inflation », le taux de change a semblé très volatile ces derniers mois en RDC. Une donne que le gouvernement entend maitriser, tout en se félicitant du bon comportement de la monnaie nationale face aux facteurs négatifs sur le plan national et international.
Si en 2019, le franc congolais n’a perdu que 1,6% de sa valeur, il en a perdu 10 en 2020. Une forte dépréciation que Nicolas Kazadi met au passif du Covid-19. Ce taux de dépréciation est descendu à 9% en 2021 puis 1,1% en 2022, selon les chiffres du gouvernement.
« Le taux de change s’est plutôt bien comporté avec un taux de dépréciation relativement faible sauf en 2020, année de la Covid-19 », s’est félicité l’argentier national.
Toutefois, il a regretté la dépréciation très prononcée cette année à 12,5%, « avec un impact direct sur l’inflation ».
Cette réalité s’explique, d’après le gouvernement, par des contextes extérieurs : crise du Covid-19 ou encore la guerre en Ukraine, mais aussi intérieure notamment la baisse des prix des minerais. A cela s’ajoute, selon Nicolas Kazadi, le renchérissement du dollar américain.
« Beaucoup de pays sur le continent ont été affectés, parfois plus que nous. Nous sommes une économie qui reste encore trop ouverte et trop extravertie et dépendante des importations. Le travail continue pour cerner tous les éléments qui peuvent conduire à cette dépréciation », a-t-il souligné.
Le gouvernement assure avoir mis les batteries en marche en relevant notamment le taux directeur de la Banque centrale du Congo (BCC) à 25%. L’autre mesure prise est le renforcement du contrôle de la manipulation des espèces.
Le gouvernement Sama espère également réussir la dédollarisation de l’économie nationale car, a estimé le ministre des Finances, si le pays « produit et réfléchit en franc congolais, il ne subira l’impact de cette variation du dollar ».
Le taux du dollar est aussi une des doléances les plus exprimées au cours de la tournée de campagne du président Tshisekedi. A l’étape de Kimpese dans le Kongo Central, le président sortant et candidat à sa propre succession, avait promis une solution avant la fin de l’année. A Kinshasa, le dollar américain se change actuellement contre 2.600 ou 2.700 francs congolais sur le marché parallèle.
Yvette Ditshima