Le ministre du Portefeuille de la République démocratique du Congo, Jean-Lucien Busa, a annoncé une série de mesures pour accroître la participation directe de l’État dans la gestion et la vente des produits miniers de Kamoa, où il détient 20 % des actions. Ces mesures visent à garantir la transparence, à optimiser les revenus, et à améliorer la gouvernance économique du portefeuille d’État.
Lors des États généraux du Portefeuille, organisés à Kinshasa, le ministre a déclaré que l’État participera désormais directement au processus de vente des produits miniers, notamment dans la fixation des prix. Cette décision intervient après des constats sur la position dominante de Kamoa, principal acheteur, qui ne respecterait pas toujours les prix concurrentiels du marché.
« À partir de maintenant, le processus de sélection des acheteurs se fera avec l’implication de l’État actionnaire. Cela permettra de vendre au prix du marché et d’optimiser le chiffre d’affaires », a indiqué Jean-Lucien Busa.
Avec une production atteignant 440 000 tonnes en 2023 et des prévisions de 450 000 tonnes en 2024, les produits miniers de Kamoa génèrent des revenus majeurs, avec des prévisions de chiffre d’affaires estimées à 3 milliards de dollars pour les prochaines années.
Jean-Lucien Busa a également annoncé une mesure visant à pousser Kamoa à acheter une partie de son carburant auprès des sociétés d’État, telles que Cobil, Engen, et Sonadydro, à hauteur minimale de 20 %. Cette directive s’appuie sur l’impact significatif des dépenses de Kamoa, qui consomme environ 90 millions de dollars en gasoil par an.
Ces mesures s’inscrivent dans un cadre plus large, défini par les États généraux du Portefeuille, qui se déroulent du 9 au 14 décembre 2024 sous le thème : « Faire du Portefeuille de l’État un puissant levier de croissance économique et de développement social pour la RDC ».
Ces assises, inaugurées par le président Félix Antoine Tshisekedi, réunissent des responsables de divers secteurs publics et visent à résoudre les problèmes structurels des entreprises publiques, souvent confrontées à un manque de transparence et à des déficiences managériales.
Yvette Ditshima