Des informations largement relayées par la presse ces derniers jours renseignent que certains réseaux s’activent pour convaincre le chef de l’Etat de signer le départ de Jules Alingete à la tête de l’Inspection générale des finances (IGF).
Qui tente de faire pression sur Félix Tshisekedi contre le flic financier le plus en vue de la République ? En tout cas, des médias parlent des réseaux mafieux qui mettent à prix la tête de Jules Alingete.
Si son travail est apprécié et encouragé par des Congolais, à commencer par le président Tshisekedi qui ne cesse de lui jeter des fleurs à chaque sortie médiatique, l’Inspecteur général, chef de service de l’IGF n’a pas fait que des amis. Parmi ceux qui trinqueraient bien à son départ, il y a ces ministres, mandataires publics et autres hommes d’affaires véreux qui ont vu l’IGF anéantir leurs projets jugés en défaveur de l’intérêt de la République.
En effet, plusieurs enquêtes des inspecteurs des finances sous la houlette de Jules Alingete ont conclu à la suspension de plusieurs projets aux contours flous. Le dernier cas en date est l’annulation du contrat de fabrication des cartes d’identité porté par la firme Afritech du très controversé homme d’affaires malien Samba Bathily. Une affaire de près de 700 millions de dollars dont 104 millions d’apport de l’Etat congolais qui avait déjà déboursé une avance de 20 millions de dollars, interceptés par l’IGF. Afritech, qui n’a pas la capacité d’apporter près de 600 millions, selon IGF, devrait hypothéquer les avoirs de la Banque centrale du Congo comme garantie bancaire auprès des banques commerciales. Un contrat jugé déséquilibré et totalement en défaveur de l’État congolais.
Ont également fait parler, les observations de l’IGF sur les projets de construction des unités de forages « surfacturées » et non livrées, mais aussi le projet des lampadaires. Ces deux scandales ont d’ailleurs fait en sorte que l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, ne soit pas reconduit au gouvernement par Félix Tshisekedi et soit visé par une enquête judiciaire.
L’IGF a aussi récemment remis en question les différents projets conclus entre l’Etat congolais, à travers l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, et l’entreprise turque Milvest. Cette dernière construit le centre financier pour un coût de plus de 400 millions de dollars, le stade omnisport Arena de Kinshasa à 105 millions de dollars et le nouvel aérogare de N’djili à 1,2 milliards. Des contrats entachés de plusieurs irrégularités et de surfacturation, selon l’IGF. Alors que l’opinion était informée que c’était l’entreprise turque qui finançait ces projets, les travaux se sont curieusement arrêtés depuis que l’IGF a fermé le robinet du trésor public.
Jules Alingete et son équipe ont également fouiné dans les affaires de la Gecamines où plus de 10 millions de dollars, destinés à payer indûment des administrateurs, ont été gelés. C’est également le cas au Fonds forestier national (FFN), où le Conseil d’administration a été contraint par l’IGF à bloquer les débits de tous les comptes bancaires. Ainsi, a été empêché le détournement d’une dizaine de millions de dollars.
« L’Inspection générale des finances a donc privé des réseaux mafieux des milliards de dollars. Et avec cela, Jules Alingete ne peut qu’être leur homme à abattre », explique un acteur de la société civile s’occupant des questions de gouvernance financière.
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