En République démocratique du Congo, les entreprises minières ont tendance à trainer les pieds face à leurs obligations sociales et environnementales envers les communautés locales. Le niveau d’exécution de leurs engagements s’avère encore faible, renseigne le dernier rapport de l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE RDC), réalisé dans les provinces du Lualaba, du Haut-Katanga et du Haut-Uele en mars 2023. Des réalités qui semblent n’avoir pas encore changé d’un iota à ce jour.
Dans la réalisation de son dernier rapport en 2023, l’ITIE reconnaît avoir été confrontée à la résistance voire au refus de certaines entreprises minières de collaborer.
Plus de 80% d’entreprises sous étude, retenues dans le périmètre, n’ont cessé de brandir l’indisponibilité des documents requis pour effectuer les évaluations des obligations environnementales.
Des obstacles qui ont entravé la mission de l’ITIE visant la promotion de la transparence et de la bonne gouvernance dans le secteur minier en
République démocratique du Congo.
En dépit de ces difficultés, Jean-Jacques Kayembe, coordonnateur national de l’ITIE RDC, salue tout de même les avancées du pays dans le secteur extractif.
« Il est tout à fait d’accord que lorsque nous publions nos rapports, lorsque nous faisons le débat sur cette question, que ce qui a été caché puisse remonter à la surface afin que nous puissions nous rendre compte qu’il y a un problème. C’est vrai que nous sommes en train de travailler sur la question, les défis sont immenses, mais nous avons fait un grand pas dans le domaine de la transparence dans l’industrie extractive », a-t-il déclaré à Infos.cd
Coordonnateur de l’ONG Initiative pour la bonne gouvernance et les droits humains (IBGDH), Donat Kambula fustige la faiblesse de l’État congolais qui, selon lui, laisse faire les opérateurs miniers véreux.
À travers son ONG basée dans la ville de Kolwezi, chef-lieu du Lualaba et capitale mondiale du cobalt, Donat Kambula estime carrément que les programmes actifs de l’ITIE n’ont aucun impact dans la région. Pas donc étonnant, d’après lui, que l’activité minière continue à détériorer l’environnement.
Ce rapport, analysé par Infos.cd, dont la plupart des recommandations sont adressées à l’État congolais, met la RDC face à ses responsabilités. Les autorités du pays sont, dès lors, appelées à veiller scrupuleusement au respect des cahiers de charge soumis aux entreprises minières privées et étatiques pour le bien-être et le développement des communautés locales.
Dieumerci Diaka