La tracasserie routière se porte bien sur la route nationale numéro 1 (RN1), Kinshasa-Kenge. Au moins 17 barrières érigées par les forces de sécurité, en raison d’une barrière après chaque 15 kilomètres sur les 260 kilomètres qui séparent la ville de Kinshasa (capitale de la RDC) à la ville de Kenge, chef-lieu de la province du Kwango.
Quelques-unes de ces barrières sont légales, d’autres ne le sont pas dans leur grande majorité. Situation qui inquiète le cadre de concertation de la société civile du Kwango qui a a mené cette enquête sur ce tronçon.
Ces barrières ont été érigées par des éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) déployés dans cette région pour traquer les miliciens Mobondo qui sont depuis 2022 à la base de l’insécurité dans plusieurs provinces éclatées de l’ancienne grande province de du Bandundu et une partie de Kinshasa.
Pour passer d’un poste de contrôle à l’autre, il faut débourser au minimum 1000 FC ( soit 0,35 USD) par passager. Ce qui fait au total 17.000 CDF (soit 6 USD) pour tout le voyage.
« Les moins chanceux, par exemple les passagers n’ayant de cartes d’électeurs ou dont les cartes d’électeurs ne sont plus lisibles, peuvent payer jusqu’à 10.000 CDF ( ’équivalent de 3.5 USD) par personne à chaque barrière, soit 170 000 CDF (60 USD) sur l’ensemble du trajet à défaut d’être conduits à une destination inconnue sous prétexte qu’on serait de mèche avec les miliciens Mobondo », a indiqué un passager habitué de cette route.
Symphorien Kwengo, vice-président du cadre de concertation du Kwango qui a confirmé ces chiffres dans une déclaration à la presse, a précisé que les barrières les plus dangereuses sont celles érigées par les FARDC à la sortie de Kenge à la mission catholique Bukanga Lonzo, au pont Kwango, au village Kabuba, Mongata, aux ponts Lufimi et Maï-Ndombe.
« De Kenge jusqu’à Kinshasa, on compte pratiquement 17 barrières. Nous sommes agressés, bien entendu, mais nous pensons que planter des barrières comme ça, les clients s’arrêtent, ils présentent la carte d’électeur, à côté ils doivent payer 1000 CDF. Ça devient une tracasserie, ce n’est plus un problème d’ordre sécuritaire. Nous avons même demandé au VPM de la Défense , où vont ces recettes qui sont générées par ces barrières », s’est indiqué le responsable de cette structure de la société civile.
Même les barrières légales, notamment celles de la Direction générale des recettes du Kwango à Batshongo et le péage du Fond national d’entretien routier basé à Mongata sont aussi citées dans ces tracasseries.
Sous le ministre Daniel Aselo, le président Tshisekedi avait instruit que soient levées toutes les barrières érigées sur cette route, c’est-à-dire de Kinshasa à Tshikapa dans la province du Kasaï. Malheureusement, l’on semble retourner aux vieilles habitudes avec cette mauvaise pratique.
Giscard Havril Mane