Lancés en février dernier, les travaux de construction de la route longue de 188 kilomètres entre Mbuji-Mayi et Kananga sont au cœur d’une controverse entre l’Inspection générale des finances (IGF) et la société égyptienne Samcrete Engineers et Contractors (Egypte) qui assure son exécution.
Lundi dernier, c’est l’IGF qui fut le premier à donner le ton. Dans un communiqué, elle a annoncé avoir bloqué le paiement des 29 millions de dollars que le Fonds de promotion industrielle (FPI) s’apprêtait à verser à Samcrete. Motif : sur le premier versement des 27 millions de dollars, seulement 3 millions auraient été utilisés au regard du constat physique des travaux sur le terrain et que l’entreprise égyptienne devrait d’abord justifier les 24 millions de dollars.
Sans tarder, Samcrete a démenti deux jours après ces allégations « inexactes »de l’IGF qui « porte gravement atteinte à la réputation de l’entreprise et reflète l’absence d’avaluation juste et objective ».
« Samcrete présentera les informations et preuves factuelles de l’inexactitude de ces allégations par les voies légales appropriées et en accord avec les faits, la loi et le contrat », avait promis l’entreprise égyptienne.
Réagissant à cette controverse, le Centre de Recherche en Finances Publiques et Développement Local (Crefdl) a, dans un communiqué ce vendredi, donné carrément raison à Samcrete.
Pour cette organisation de la société civile, les conclusions de l’IGF sont « hâtives et n’ont pas eu pour soubassement des pièces comptables».
Elle soupçonne ainsi une campagne qui serait menée par certains membres du gouvernement qui n’ont pas eu accès
aux sources de financement de ce projet et qui « instrumentalisent» les inspecteurs des finances pour « obtenir la déchéance de ce marché financé par le FPI pour le confier à la Banque Africaine de Développement (BAD) et attribuer les travaux à une entreprise proche d’eux. »
« Alors que le FPI avait déjà signé le contrat de réhabilitation de cette route RN1 en 2020, la BAD a encore
approuvé une ligne de crédit en décembre 2022 pour financer les travaux de cette même route à hauteur de 650 millions USD, soit le double de la facture proposée par les Egyptiens de 302.863.635,87 $U. Ce qui
entrainerait une surfacturation de 348 millions USD », explique Valéry Madianga, directeur de CREFDL.
Pour ce dernier, le premier paiement de 27 millions USD représentait seulement les 9% de l’avance de démarrage de 30% du montant du marché et une garantie bancaire. Cet acompte ne devrait donc pas faire l’objet d’un contrôle sur le terrain.
La rédaction