C’est parti pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2026 dans la zone Afrique. Les 54 sélections africaines engagées dans ces éliminatoires, vont effectuer, à partir de ce mercredi, leur entrée en lice. Réparties en 9 groupes de 6 équipes chacun, elles vont toute concourir pour espérer décrocher le seul ticket qualificatif en jeu pour chaque groupe. La RDC, qui n’a plus participé au Mondial depuis 1974, a-t-elle les chances de briser la malédiction ? Tentative de réponse.
L’ex-Zaïre court derrière une deuxième qualification au Mondial depuis bien d’années. Les Léopards ne sont pas passés loin de composter leur ticket pour la Coupe du monde lors de 3, 4 récentes éditions. Lors de la dernière campagne des éliminatoires, les Léopards, alors conduits par le vétéran argentin Hector Cuper, avaient échoué au niveau de la phase des barrages face aux Lions d’Atlas du Maroc au terme d’une double confrontation globalement dominée par les Marocaiins (5-2 score cumulé).
Quatre ans plus tôt, ce sont les Tunisiens qui avaient barré la route du Mondial aux Congolais après une remontada décevante des Aigles de Carthage dans un stade des Martyrs de Kinshasa archicomble et chaud bouillant pour pousser le Onze national à décrocher le précieux sésame. Aux trois coups de sifflet final, le marquoir avait indiqué 2 buts pour les deux protagonistes, résultat ayant favorisé la qualification de la Tunisie.
A chaque fois -quasiment-, un ogre du continent a constitué un blocage pour la réalisation du rêve congolais de retrouver la Coupe du monde. Pour la campagne qui démarre ce mercredi, un autre ogre se dresse sur le chemin des Léopards : les Lions de la Teranga, champions d’Afrique en titre.
Le Sénégal, sous la houlette d’Aliou Cissé, s’est taillé, ces dernières années, la réputation d’une équipe redoutable, difficile à battre et virevoltant grâce à son fort collectif et au leadership de ses tauliers, dont Sadio Mane et Kalidou Koulibaly, passés per de grosses écuries européennes (Liverpool et Bayern Munich pour le premier et Naples et Chelsea pour le second) avant de rejoindre l’Arabie Saoudite.
Face aux Lions de la Teranga, considérés comme favoris du groupe B, les Léopards ont le devoir de faire le résultat. Et, ce ne sont pas les armes qui manquent au Onze national, en pleine progression depuis l’avènement, en août 2022, du technicien français, Sébastien Desabre. Laquelle progression, en cas de maintien de la dynamique actuelle, pourra, sans doute, rendre le groupe de Desabre plus redoutable, plus incisif et plus dangereux d’ici le premier duel face au Sénégal, prévu en juin 2024 à Dakar.
Dans l’entre-temps, la CAN arrive en janvier. Elle sera l’occasion, pour les hommes de Desabre, de faire le plein de confiance et de maintenir leur bonne dynamique, amorcée depuis la double confrontation face à la Mauritanie en mars dernier. Autrement, cela pourrait être catastrophique pour l’objectif Mondial du Onze national.
A domicile, les Léopards vont retrouver les Lions de la Teranga en septembre 2025 dans un duel dont l’enjeu principal sera d’améliorer la situation de la confrontation directe qui pourra se révéler déterminante dans le dernier virage.
Recruté pour entre autres qualifier les Léopards au Mondial 2026, le sélectionneur Desabre, doublé du statut de manager de la sélection, a tout de suite renvoyé des signaux positifs lors des éliminatoires de la CAN 2023 en réussissant l’exploit de qualifier la RDC à la phase finale malgré les deux défaites essuyées d’entrée de jeu de cette campagne. Le sérieux et l’organisation que reflète la sélection nationale version Desabre passent pour l’un des atouts de la sélection nationale dans sa quête du ticket qualificatif.
Le technicien français, plutôt glamour dans son jeu, peut compter sur une génération pétrie de talents et qui surfe sur une bonne dynamique, pour ramener l’ex-Zaïre à la Coupe du monde. Dans les différents compartiments du terrain, particulièrement pour la partie offensive, il a le choix, tant la RDC compte des joueurs offensifs de très bonne qualité à l’image d’un Théo Bongonda ou du sérial killer qu’est Fiston Mayele.
Par ailleurs, la RDC peut estimer avoir l’avantage de côtoyer, dans son groupe, deux pays qu’elle connait bien : la Mauritanie et le Soudan. Avec ces deux sélections, les Léopards avaient partagé la même pool lors des éliminatoires de la CAN 2023. Et, les Congolais ont su tirer leur épingle lors des confrontations face à la Mauritanie (battue à Lubumbashi et un nul à Nouakchott) et le Soudan (battu à Kinshasa et victorieux à Khartoum).
Dans la course vers le Mondial, le défi est de faire carton plein lors de deux premières journées face à ces deux sélections et d’empocher les 6 points en jeu pour espérer déjà prendre le large avant d’affronter le Sénégal et le Togo en juin prochain. Un faux pas dès l’entame couterait peut-être cher aux Léopards à l’arrivée. « Chaque jour n’est pas dimanche », a-t-on l’habitude de dire à Kinshasa.
Laurent Omba