L’Institut congolais Ebuteli et le Groupe d’étude sur le Congo ont publié vendredi un rapport sur le lien entre le football et la politique en République démocratique du Congo intitulé : « Jeux de pouvoir, pouvoir du jeu ».
Cette étude démontre « comment les femmes et hommes politiques, à la tête des clubs de football congolais, se servent de cette position pour renforcer leur renommée et chercher à en tirer un gain au moment des échéances électorales. »
Dans son introduction, elle revient surtout sur le dernier feuilleton des trois clubs congolais — Lupopo, V. Club et DCMP – proches du régime de Tshisekedi, ont préféré jouer leurs rencontres de la Coupe de la Confédération pour les deux premiers et de la Ligue des champions pour le dernier de domicile à l’extérieur du pays plutôt qu’au stade TP Mazembe de l’opposant Moïse Katumbi.
Pour Ebuteli et Gec, « cet imbroglio autour des stades démontre comment le sport, et particulièrement le football, est influencé par la politique en RDC. »
« Le football, comme d’autres secteurs de la société congolaise, est marqué par des tentatives d’appropriation de la passion des supporters et fanatiques pour la canaliser vers des fins politiques, voire électoralistes, par les hommes et femmes politiques », indique Joshua Walker, auteur principal de ce rapport.
Cette ingérence des politiques dans la gestion des clubs, souligne l’étude, sert à la fois à apporter à ces derniers une popularité politique et à permettre d’atteindre les objectifs du pouvoir politique en place.
Par ailleurs, il est aussi indiqué que les politiques, dirigeants des clubs, recourent-ils parfois aux ressources allouées à une institution publique pour financer leurs équipes de football.
« Cela peut expliquer la contre-performance de ces clubs une fois que leurs présidents ne sont plus au pouvoir. »
Le FC Saint Eloi Lupopo est aujourd’hui dirigé par Jacques Kyabula, gouverneur du Haut-Katanga et membre de l’Union sacrée de Félix Tshisekedi. La présidente de V. Club, Bestine Kazadi, est en même temps la représentante du chef de l’État à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Paul Kasembele, l’actuel président du DCMP, est réputé proche de la première dame Denise Nyakeru.
Socrate Nsimba
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