La Ligue 1, championnat d’élite de football de la République démocratique du Congo, devrait effectuer sa rentrée ce mercredi 23 août pour le compte de la saison 2023-2024.
Dans un contexte de tension entre le ministère des Sports et la Fédération congolaise de football association (FECOFA), les feux semblent être au vert pour un report sine die du démarrage de la compétition.
Et, les faits sont qu’une correspondance du secrétaire général aux Sports et Loisirs, signée lundi 21 juillet et adressée à tous les chefs de divisions de cette administration, interdit l’organisation de toute « activité de quelque nature que ce soit dans les installations sportives ».
Selon le SG aux Sports, cette instruction émane du ministre François Kabulo Mwana Kabulo et s’explique par la poursuite des travaux de réhabilitation de ces infrastructures.
Sans les citer, le SG aux Sports fait allusion au stade des Martyrs et au stade Tata Raphaël qui continuent de subir des travaux de réhabilitation après avoir abrité les rencontres sportives dans le cadre des Jeux de la Francophonie, tenus à Kinshasa entre fin juillet et début août 2023.
Ces deux stades doivent accueillir plus de la moitié des matches de la zone de développement Nord-Ouest, composée de 10 clubs dont plus de 5 sont de Kinshasa.
La tension entre le ministre des Sports, François Kabulo, et la FECOFA est attisée par le format du championnat décidé par la fédération.
Cette dernière a reparti les 20 clubs de la Ligue 1 en deux groupe de 10 suivant des critères géographiques pour contourner les difficultés liées au déplacement des athlètes. Ce format, selon le ministre des Sports, soutenu par certains dirigeants des clubs, est « non consensuel et irréaliste ».
Kabulo, « sans impliquer la FECOFA », a décidé début août de mettre en place toute une commission chargée de définir un nouveau format.
Cette démarche du ministre des Sports a été désapprouvée par la FIFA qui la considère comme une « ingérence ». Car, selon les statuts de la FIFA, « seule » la fédération a le pouvoir d’organiser et de gérer le championnat. Cette ingérence, a-t-elle prévenu, expose le pays à des sanctions, notamment la suspension de la FECOFA.
Dans un pays où le foot est une religion, une telle suspension porterait un coup fatal, alors que des sportifs n’attendent que surfer sur l’engouement observé lors des 9es Jeux de la Francophonie.
En outre, le dernier match de Ligue 1 s’est joué il y a huit mois, et les deux dernières éditions du championnat congolais ne sont pas allées à leur terme. Des problèmes financiers ont rendu difficiles les déplacements des clubs à travers le pays-continent qu’est la RDC.
Dans ce contexte, la FECOFA s’est retrouvée presque dans l’obligation de définir une formule alternative à celle d’un championnat direct avec 20 clubs qui s’affrontent en aller et retour.
C’est en fonction du nouveau format que la Ligue nationale de football (LINAFOOT), organe délégataire de la FECOFA, avait publié un calendrier en juillet dernier.
D’après ce calendrier, le championnat devrait être lancé ce mercredi à Kolwezi, à Kinshasa et à Bukavu, respectivement par les rencontres Simba vs Mazembe, Les Aigles vs Maniema Union et Etoile du Kivu vs Céleste.
Medy Junior
