En cette période de la Coupe d’Afrique des nations, une coupure intempestive
du courant électrique est autant redoutée qu’un but encaissé par la sélection congolaise.
Il est 20 heures passées ce 17 janvier au quartier Manenga, à Binza Ozone, dans la commune de Ngaliema. L’on est à quelques minutes du coup d’envoi de la rencontre RDC-Zambie de la première journée d’eau groupe F de la Coupe d’Afrique des nations quand tout le quartier pousse un cri de désarroi : un agent de la Société nationale d’électricité a fait un tour dans la cabine. Conséquence : coupure d’électricité.
Cette coupure est bien un message sans appel d’aller voir le match ailleurs. Et en règle très générale, c’est les débits de boissons de Gramalic et le long de la route Matadi, qui accueillent ces déplacés de l’énergie électrique. De quoi pousser certains à soupçonner une certaine complicité mesquine entre les tenanciers des bars et certains agents de la SNEL, tant le timing est presque parfait.
« C’est devenu une habitude. Le jour où il y a de grands matchs des Léopards, c’est si rare d’avoir du courant chez soi », se plaint un habitant du quartier qui dit pourtant avoir bénéficié du courant toute la journée.
On joue la 60e minute de la rencontre et l’électricité est rétablie. Mais trop tard.
« Même s’il y avait du courant, je préfère aller là où j’aurais la certitude de suivre le match jusqu’à la fin. L’on est jamais à l’abri des surprises avec la SNEL », soutient Fabrice habitant l’avenue Mbakadi.
Cette réalité n’est pas unique au quartier Manenga. Dans plusieurs quartiers de Kinshasa, ce match dans le match entre la SNEL, ses abonnés et des tenanciers de bar a souvent lieu.
Dieumerci Diaka