Sur une note d’unité et de renouvellement de son engagement à poursuivre l’œuvre du développement du Katanga, Félix Tshisekedi, candidat à sa propre succession à la présidentielle du 20 décembre prochain, a bouclé jeudi sa tournée de campagne électorale dans cette région congolaise réputée pour la richesse de son sous-sol.
Les villes de Kamina et Kalemie ont constitué la dernière étape du périple électoral du candidat de l’Union sacrée de la nation dans le Katanga, où le vivre-ensemble a été le dénominateur commun du message de Tshisekedi lors de ses différents meetings, outre l’appel à voter pour le numéro 20 à la présidentielle.
De Lubumbashi à Likasi, de Kolwezi à Fungurume ainsi que de Kamina à Kalemie, Félix Tshisekedi s’est présenté en « candidat fédérateur » en ce moment où « l’ennemi » tente de profiter de l’adversité électorale pour diviser les Congolais en distillant des messages séparatistes, de haine, …
Il y a péril en la demeure. Pas question, pour Félix Tshisekedi, de faire la langue de bois, encore moins d’aller par le dos de la cuillère pour tonner et interpeller jeunes et vieux sur la nécessité de demeurer unis et solidaires les uns envers les autres.
« Nous sommes un même peuple, nous devons vivre ensemble… Ne faites pas attention aux discours de haine, de séparation. Nous devons rester unis », a déclaré le candidat n°20 à Kolwezi, chef-lieu du Lualaba, avant de se paraphraser à Kamina :
« Nous sommes tous fils d’un même pays, la RDC, nous devons être unis et solidaires ».
La division, en passant au peigne fin la prêche de Tshisekedi dans le Katanga, est le piège tendu aux Congolais par des ennemis dont la seule mission est de mettre la RDC à terre.
« L’ennemi du Congo ne veut qu’une seule chose : c’est la division des Congolais. Et si nous nous divisons, nous nous fragilisons et donnons à l’ennemi l’occasion de nous envahir et de nous réduire en esclaves. Voilà pourquoi nous devons rester unis et rejeter le tribalisme », a-t-il fait observer, tirant ainsi l’attention face au risque d’implosion encouru en entretenant des conflits intercommunautaires, fréquents dans le Katanga, où cohabitent de nombreux peuples dont les Luba venus de la région du Kasaï.
Entre les Luba et les autochtones, les torchons ont souvent brûlé au fil de l’histoire, causant d’énormes dégâts et pertes en vies humaines. Le conflit le plus récent entre les deux communautés a éclaté à la mi-novembre à Malemba-Nkulu, territoire de la province de Haut-Lomami, causant la mort d’au moins quatre personnes.
Tshisekedi, qui « ne veut pas d’un peuple haineux », a crié haro sur ce conflit intercommunautaire, non sans rappeler que «tout Congolais a le droit de vivre partout où il veut au Congo ».
« Cela ne veut pas dire qu’il a le droit d’aller mettre le désordre où il veut et comme il veut. Comme on dit chez nous les Bantous, quand tu arrives quelque part et que tu trouves des gens qui dansent sur un pied, tu fais comme eux et tu danses sur un pied », a-t-il nuancé.
Et de marteler :
« Un Congolais qui quitte une province pour s’installer dans une autre province, se doit de respecter le mode de vie de son nouveau lieu de résidence. Ceux qui le reçoivent ont le devoir de l’accueillir dans la tranquillité et dans la joie ».
En messager de la paix et du vivre-ensemble, Félix Tshisekedi a partagé avec la population les exigences de ce mode de vie qui reflète la réputation des Congolais comme un « peuple accueillant et hospitalier ».
« Le vivre ensemble nécessite des sacrifices de part et d’autre. Le vivre ensemble ne se fait qu’avec la tolérance, l’amour du prochain », a exhorté le candidat n°20, reparti du Katanga avec les garanties les plus fermes et rassurantes d’un peuple disposé à lui renouveler la confiance lors des joutes électorales du 20 décembre prochain.
La même garantie, Félix Tshisekedi va tenter de l’obtenir également de Kivutiens. Après avoir rangé dans son escarcelle, la Grande Orientale, le Grand Equateur, le Grand Katanga, le Maniema et le Kongo Central, le candidat du « 20 sur 20 » va amorcer ce vendredi la conquête du Grand Kivu par Bukavu.
Laurent Omba