Candidat à la présidentielle de décembre prochain, Delly Sesanga, a, dans une interview accordée à Jeune Afrique, dénoncé la politique sécuritaire du président Félix Tshisekedi, soldée par un « échec ».
Le leader d’Envol a reproché au président sortant d’avoir notamment « sous-traité » la sécurité du pays, faisant allusion aux forces de l’EAC, aux futures troupes de la SADC mais aussi aux « Wazalendo », ces jeunes-résistants patriotes engagés dans les combats face aux M23, et à l’armée ougandaise qui mène des opérations conjointes avec les FARDC pour traquer les terroristes ADF.
« C’est un aveu d’échec de sa propre politique de défense », a taclé l’opposant.
L’élu de Luiza a également affiché sa position contre le retrait progressif des troupes de la MONUSCO, annoncé et voulue par Kinshasa à partir de décembre prochain. Il s’est dit plutôt « favorable à un redimensionnement du format » des forces onusiennes en RDC. Il a également appelé « à une révision » des règles d’engagement et à une « précision des missions » des Casques bleus en RDC. Ceci dans le but d’« accompagner l’effort de réforme » déjà en cours.
« Les errements stratégiques du gouvernement Tshisekedi -d’un point de vue diplomatique, militaire et politique- ont empiré la situation dans l’Est. Il y a aussi, de la part de la communauté internationale, un manque de fermeté et de cohérence, notamment à l’égard du Rwanda, dans son action de déstabilisation de l’est du Congo », a reconnu Sesanga, tout en soulignant « qu’en dernier ressort, ce n’est ni la Monusco, ni l’EAC, ni la SADC qui assureront la sécurité de notre pays ».
Cet opposant s’est montré pessimiste sur la démarche des « Wazalendo » qui paraissent à ses yeux comme « une stratégie court-termiste » avec, notamment, d’anciens membres de groupes armés dans leur rang.
« Ce type de mesure ne peut garantir le retour d’une paix durable », a-t-il prévenu alors que sur le terrain, ces Wazalendo ont réussi à récupérer certaines localités auparavant sous contrôle des rebelles du M23, accusés de bénéficier du soutien de Kigali.
Sesanga reste convaincu que la solution durable au problème de l’Est de la RDC passe obligatoirement par « le renforcement de l’effectif de l’armée ».
Le candidat du parti Envol à la présidentielle ne doute un seul instant que « la vraie responsabilité est entre les mains de la RDC », à condition d’œuvrer dans une « approche globale de la réforme du sous-secteur sécurité (de la police à l’armée) ». Une fois élu président, il entend « consacrer des moyens conséquents » à ce secteur.
Yvette Ditshima