Injonctions, menaces, intimidations et corruption. C’est le triste résumé de la rencontre entre Augustin Kabuya et 33 députés provinciaux de Kinshasa vendredi dernier à Fleuve Congo Hôtel.
Le secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) ne se gène pas. D’un ton martial, Augustin Kabuya a menacé vendredi les 33 députés provinciaux élus de Kinshasa de destitution si jamais ils n’obéissaient pas à son mot d’ordre : d’abord élire son ticket qu’il attribue à celui l’Union sacrée au Bureau de l’Assemblée provinciale de Kinshasa le 18 avril, puis élire Daniel Bumba à la tête de Kinshasa lors des élections qui auront lieu dans deux semaines.
Tout celui qui ira à l’encontre de ce mot d’ordre sera, selon lui, considéré comme un corrompu.
Ironie du sort, selon nos informations, Augustin Kabuya a, après son coup de gueule, promis 10 mille dollars à chacun des participants à la réunion d’ici ce mardi 16 avril.
« En quoi prendre l’argent d’un candidat sénateur ou candidat gouverneur aux élections à venir serait plus punissable que de prendre les 10.000 dollars que nous a promis le SG Kabuya pour que l’on vote le ticket de l’Union Sacrée ? Nous sommes tous des corrupteurs et des corrompus dans ce cas, lui y compris », fait observer un député participant à la réunion.
« C’est l’exemple parfait d’un corrupteur qui crie à la corruption », ajoute un autre.
Les intimidations d’Augustin Kabuya viennent également violer la liberté d’expression démocratique de ces grands électeurs. Le vote étant secret, les députés provinciaux ont la liberté d’élire en âme et conscience le candidat au projet et profil convaincants.
Des observateurs s’accordent sur le fait que le choix des candidats basés sur des considérations politiques ont fini par plonger la ville dans une situation de quasi chaos. Des gouverneurs qui se sont succédé ont plus travaillé pour plaire à leurs hiérarchies politiques qu’aux Kinois qui attendent des réponses concrètes à leurs préoccupations sur l’insalubrité, la sécurité, le transport et bien d’autres.
Il y a quelques semaines, le chef de l’État, Félix Tshisekedi, avait interpellé la ministre de la Justice Rose Mutombo, sur des soupçons de corruption lors des élections indirectes. La réunion du vendredi dernier à Fleuve Congo Hôtel est une piste sérieuse de corruption à suivre.
Infos.cd