Les chefs religieux membres de la Commission d’intégrité et de médiation électorale ont, dans leur déclaration publiée mardi à Kinshasa, appelé « à préserver la paix à tout prix afin de mettre le pays à l’abri des turbulences dont personne ne peut prévoir l’issue ».
Cet appel à la paix, lancé la veille de la marche de l’opposition qui conteste les résultats des scrutins en cours de publication et exige l’annulation des élections générales du 20 décembre dernier, se veut en plus une exhortation à l’attention des acteurs politiques, particulièrement ceux de l’opposition, à recourir à la justice pour traiter les cas des contentieux électoraux.
Des opposants refusent jusqu’ici de recourir à la justice, en l’occurrence la Cour constitutionnelle, pour contester les résultats publiés par la CENI et qui donnent, à l’heure actuelle, Félix Tshisekedi pour vainqueur de la présidentielle avec un important écart face à ses adversaires.
Ils accusent la Cour constitutionnelle, comme la CENI, de rouler pour Félix Tshisekedi, en passe de s’offrir un second mandat.
Pour les opposants de Tshisekedi, le « peuple doit se prendre en charge conformément aux prescrit de l’article 64 de la Constitution ». D’où le sens des manifestations annoncées, dont la première, prévue mercredi, a été interdite par les autorités. Celles-ci ont expliqué que le processus électoral étant en cours, toute contestation, conformément à la Loi, doit se faire devant les instances judiciaires.
Ce qui poussent d’aucuns à redouter des scènes de violence post-électorale. Pour éviter au pays un bain de sang, les chefs religieux de la CIME ont rappelé aux acteurs politiques de toute tendance qu’ils « ont le devoir de veiller à ce que le pays ne retombe plus dans l’insécurité et le chaos » et de « sauvegarder impérativement la paix sociale et les vies humaines ».
Hugo Matadi