Les réactions fusent et vont dans tous les sens après l’annonce de l’invalidation de 82 candidats aux élections législatives par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Samedi, le Collectif des jeunes de Kabinda, dans la province de la Lomami, est monté au créneau pour dénoncer des « invalidations sans raison plausible et basées sur des faits infondés ».
Dans une déclaration lue par Me Patient Ngoy, président de ce collectif, les jeunes de Kabinda ont accusé la CENI d’avoir marché « à l’encontre de la volonté de la population, clairement exprimée le 20 décembre dans les urnes ». Selon ces jeunes, la population a fait le choix du changement. Ils ont ainsi refusé de cautionner que certains « candidats du changement » soient « innocemment invalidés », sur base des « mensonges ». Pire, ces jeunes ont dit ne pas comprendre qu’un de leurs candidats, pourtant alignés à Kabinda, se retrouve invalidé à Luilu.
Dans le communiqué de la CENI, Jean-Baptiste Nkongolo Kabila Mutshi est « mystérieusement » invalidé dans la circonscription de Luilu. Pourtant, font remarquer les jeunes de Kabinda, ce dernier était candidat à Kabinda ville. Une information confirmée par Infos.cd qui a consulté la liste définitive des candidats aux législatives nationales où Nkongolo Kabila Mutshi Jean Baptiste, aligné sur la liste « Actions audibles pour la bonne gouvernance » (AABG), a hérité du numéro 9.
Pour les jeunes de Kabinda, il s’agit là d’une « magouille pure et simple organisée par les ennemis de la Lomami » qui ont passé « plus de 18 ans à gouverner au préjudice du peuple de Kabinda ».
« Les candidats invalidés par la CENI à Kabinda sont ceux qui sont en tête. La population de Kabinda ville ne retrouvera sa joie et sa dignité que lorsque le président de la CENI va accepter de retirer sa décision en toute urgence pour s’en tenir à la seule volonté exprimée par la population dans les urnes », a déclaré Me Patient Ngoy.
A défaut d’obtenir gain de cause dans cette démarche, les jeunes de Kabinda ont promis de « se prendre en charge » pour obtenir « réparation » et faire valoir leurs voix, tel qu’exprimées dans les urnes.
Selon la CENI, les 82 invalidés sont reprochés notamment de « fraude, corruption, vandalisme du matériel électoral, bourrage d’urne et détention illégale des DEV ». Aussitôt annoncée, la décision de la CENI est déjà l’objet des contestations alors que certains invalidés ont promis de saisir la justice pour revenir dans la course.
Yvette Ditshima