La nuit du 9 au 10 janvier 2019, Corneille Nangaa Yabeluo, alors président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) proclamait Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo vainqueur de l’élection présidentielle de décembre 2018.
Ce jour-là, la CENI a prolongé longtemps le suspense, tenant en haleine toute la communauté nationale et internationale, impatiente de découvrir le nom du successeur de Joseph Kabila.
La presse, tout comme la police, a été mobilisée depuis la fin de journée du mercredi 9 janvier 2019.
Des éléments de la police ont été déployés dans plusieurs endroits stratégiques de la ville. Notamment autour du siège de la CENI à Kinshasa, dans de grands carrefours, en vue de dissuader toute initiative de violence.
Dans ce suspense, les Congolais ont dû attendre jusqu’aux premières heures du jeudi 10 janvier afin que leur soit révélé le nom du nouveau président.
« Ayant obtenu 7 051 013 de suffrages valablement exprimés, soit 38,57%, est proclamé provisoirement élu président de la République Démocratique du Congo, M. Tshisekedi Tshilombo Félix », avait déclaré Corneille Nangaa.
« Compromis à l’africaine»
Aussitôt rendus publics, les résultats de la présidentielle du 30 décembre 2018 ont été contestés par Martin Fayulu, classé 2e, l’église catholique, certaines chancelleries occidentales, et des organisations de la société civile.
« Les résultats tels que publiés par la CENI ne correspondent pas aux données collectées par notre mission d’observation à partir des bureaux de vote et de dépouillement », avait déclaré l’abbé Donatien Nshole, secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).
Toutefois, la CENCO avait « pris acte de la publication des résultats provisoires de l’élection présidentielle ».
« Il semble bien que les résultats proclamés ne soient pas conformes aux résultats que l’on a pu constater ici ou là », avait avancé le ministre des Affaires étrangères de la France, Jean-Yves Le Drian sur CNews, évoquant un « compromis à l’africaine».
Martin Fayulu, ragaillardi par ces déclarations et par l’accord de Genève ayant fait de lui candidat commun de l’opposition avant le désistement de Tshisekedi et Kamerhe, avait par la suite saisi la Cour constitutionnelle par un recours en contestation.
Il a été débouté et Félix Tshisekedi confirmé 5e président de l’histoire de la RDC.
Lors de cette présidentielle, 21 candidatures ont été enregistrées. Seules trois ont bénéficié d’une grande attention des électeurs.
Outre Félix Tshisekedi et Martin Fayulu, respectivement 1er et 2e du scrutin, il y a eu un certain Emmanuel Ramazani Shadary, dauphin surprise de Joseph Kabila.
Giscard Havril Mane