Candidat à la présidentielle de 2023, le Dr. Denis Mukwege a répliqué à la pique lui lancée samedi par Félix Tshisekedi.
Ce dernier a taxé Mukwege d’être « candidat des blancs » et de faire la promotion de l’homosexualité en RDC, un pays hostile à cette pratique. Le camp du président sortant va jusqu’à affirmer qu’il est burundais.
Dans une interview à Afrikarabia, le Prix Nobel de la paix a regretté des déclarations « malheureuses, populistes » non sans tirer à boulet rouge sur Tshisekedi.
« Je suis au Congo depuis 40 ans. Je vis avec la population congolaise. J’ai construit des écoles en fabricant les briques avec cette population. J’ai été cherché de l’eau pour construire le pavement des centres de santé avec cette population. On a été avec cette population dans toutes les difficultés. Je l’ai appris comment élever des poules, des chèvres pour son besoin en santé. J’ai fait ça pendant 40 ans. J’ai toujours travaillé avec mes mains, ma tête », a dit Mukwege.
Et d’enchaîner :
« C’est malheureux, des gens qui vivent en Europe, qui vivent avec les subventions de l’assistance sociale et qui n’ont pas d’adresses au Congo, ils ont peut-être l’adresse de leurs pères mais on ne connaît pas leurs adresses physiques au Congo, puissent me traiter, moi, qui vis au Congo d’être le candidat des blancs ».
A scruter les propos de Mukwege, s’il y a bien un candidat soutenu par les blancs, c’est Félix Tshisekedi. Le président congolais a longtemps vécu à Bruxelles, en Belgique. Bon nombre de ses collaborateurs ont, à son instar, vécu durant plusieurs années en Europe.
« Ma famille vit avec moi au Congo. Mes enfants ont étudié dans des écoles et universités congolaises. Je crois, il faut qu’ils revoient un peu leur discours par rapport à moi. Je crois que je suis le plus congolais de tous », a soutenu le Prix Nobel de la paix qui s’est engagé dans la politique active depuis seulement une semaine.
De l’avis de Mukwege, les propos de Félix Tshisekedi n’aident pas à la « construction d’une nation où les gens vivent en cohésion ».
Samedi dernier, après avoir déposé sa candidature auprès de la CENI, a, dans son mot de circonstance, glissé : « le Congo n’est ni un véhicule ni une personne malade pour qu’il soit réparé ».
Giscard Havril Mane