Les jours de levées des corps à la morgue de l’hôpital du Cinquantenaire, des bouchons se créent sur l’avenue Pierre Mulele (ex-24 Novembre), à la grande colère des usagers de la route.
Ce vendredi, *Nadine, la quarantaine, n’a pas d’autre choix que de quitter le taxi « ketch » qui le transportait de Bandal à centre-ville de la Gombe de peur de manquer son interview d’embauche. Elle a résolu de prendre une moto pour ne pas arriver en retard à son interview d’embauche, dit-elle.
C’est depuis plus de demi-heure que le taxi qui le conduisait est immobilisé dans les embouteillages causés par des véhicules funéraires qui sortent de l’hôpital du Cinquantenaire.
Comme chaque week-end, il faut s’armer de patience pour faire face aux bouchons qui se créent sur cet axe.
Les Kinois ont fini par surnommer l’hôpital du Cinquantenaire « Kunda ebembe ». Cette formation hospitalière, réhabilitée à plus de 100 millions de dollars dans le cadre du contrat sino-congolais, accueille plus de morts que de vivants.
En effet, selon le constat quasi-général, le service le plus sollicité de l’hôpital est la morgue.
« Ma sœur a été une fois hospitalisée ici. Je vous assure, il n’y a pratiquement pas de patients. Les lits d’hospitalisation sont vides et les médecins tournent les pouces », témoigne un jeune homme dans le même taxi.
C’est après plus d’une heure que la route s’est dégagée, en attendant un autre cortège funèbre.
Hugo Matadi
*Nom d’emprunt