« L’heure est grave. Notre Pays est en danger ». C’est dans cet état d’esprit que les Chrétiens catholiques du diocèse d’Isiro-Niangara, dans la province du Haut-Uele, ont pris d’assaut dimanche les rues d’Isiro.
Ils ont été accompagnés pendant cette marche par le gouverneur de Haut-Uele, Christophe Baseane Nangaa, présent depuis la messe en la cathédrale Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus jusqu’au point de chute.
Partie de toutes les paroisses catholiques de la ville d’Isiro, la marche a été conclue à l’esplanade du chantier du sanctuaire Anoalite Nengapeta.
Ici, le message de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) a été lue à l’attention des fidèles par Mgr Julien Andavo, évêque du diocèse d’Isiro-Niangara.
Ce message fait un diagnostic de la situation sécuritaire du pays depuis le 13 juin dernier.
Cette situation, soutiennent les évêques, est marquée par la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda et par moments l’Ouganda, l’insécurité en Ituri, les tensions communautaires au Kwilu, Mai-Ndombe et au Kongo-Central.
Face à cela, la CENCO a appelé les gouvernants, les acteurs politiques de l’opposition, les FARDC, la communauté internationale ainsi que le peuple congolais d’assumer chacun ses responsabilités pour la restauration de la paix et de la sécurité intégrale sur l’ensemble du territoire national.
« Assurément notre pays est en danger. Ne croisons pas les bras. En tant que peuple, uni et debout, nous constituons une force. Restons vigilants et mobilisons-nous ! Avec les moyens pacifiques, nous sommes capables de faire échec à ceux qui convoitent notre beau et riche Pays. Ne le laissons pas balkaniser la RDC. Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, ainsi que dans la diaspora, mettons-nous tous debout pour sauvegarder l’intégrité territoriale de notre pays », peut-on lire dans ce document dont une copie a été transmise au gouverneur de Haut-Uele.
A Goma cependant les Chrétiens catholiques n’ont pas marché pour des raisons de sécurité. Le Comité laïc de coordination (CLC) a annoncé la veille l’annulation de la marche dans cette ville pour notamment « éviter l’infiltration ».
Hugo Matadi