Le Cardinal Fridolin Ambongo, qui a présidé ce mercredi la messe de suffrage en mémoire de Chérubin Okende, a franchi la ligne rouge tracée par le procureur général près la Cour de cassation en critiquant publiquement la conclusion de l’enquête sur les circonstances de la mort de l’ancien ministre des Transports.
La conclusion du procureur fait état d’un « suicide » alors que pour la famille de la victime et des acteurs de la société civile, il s’agit d’un « assassinat ».
Le Cardinal Ambongo, réputé pour ses prises de position critique vis-à-vis des autorités, a trouvé « incompréhensible » le résultat de l’enquête judiciaire.
« Les conclusions des enquêtes sur les circonstances de la mort de Cherubin Okende est la preuve suffisante que la justice de notre pays est vraiment malade », a déclaré l’archevêque de Kinshasa dans son homélie.
En vain, il a tenté de s’expliquer les raisons pour lesquelles « un père de famille, aussi attentionné que Chérubin Okende, s’est suicidé en tirant des balles sur lui-même et sur sa voiture après une grande promenade dans la ville » et quelques jours seulement après le mariage de sa fille.
« Si tel est le traitement que la République réserve à un ancien ministre et un député national, qu’advientra-t-il au simple citoyen ? », s’est interrogé le Cardinal Ambongo qui garde, de Chérubin Okende, les souvenirs d’un « homme de prière » et d’un « fidèle catholique engagé dans sa communauté ».
De son avis, l’ancien ministre des Transports s’est « distingué de la médiocrité qui gangrène le pays ».
A la suite de cette messe, le corps de Chérubin Okende, après huit mois passés dans la morgue, a été porté en terre à la Nécropole 1 à N’sele dans la banlieue Est de Kinshasa.
Dieumerci Diaka