Kinshasa a rappelé ce samedi ses ambassadeurs accrédités à Nairobi, au Kenya, et à Dodoma, en Tanzanie, pour consultations, a révélé l’Agence congolaise de presse.
Celui de Nairobi a été rappelé dans le cadre bilatéral alors que celui de Dodoma dans le cadre de la Communauté des États de l’Afrique de l’Est (EAC). Et ce, après l’annonce, vendredi depuis Nairobi, de la création d’un mouvement politico-militaire baptisé « Alliance fleuve Congo ».
Ce mouvement a été créé à l’initiative de l’ancien président de la CENI, Corneille Nangaa, qui s’est allié avec la rébellion du M23, accusée d’être militairement soutenue par le Rwanda pour agresser la RDC.
Selon l’ACP, les deux diplomates congolais sont également rappelés pour être consultés au sujet de l’échec de la mission de la Force régionale de l’EAC dont le mandat n’a pas été renouvelé après son expiration le 8 décembre dernier. Cette force avait été déployée au Nord-Kivu en vue de traquer les mouvements rebelles, particulièrement les M23 qui occupent plusieurs localités congolaises depuis juin 2022.
C’est avec cette même rébellion du M23 que Nangaa a formé une alliance en vue, a-t-il expliqué, de « restaurer la souveraineté » de la RDC.
Kinshasa, par le biais de son porte-parole, n’a pas dissimulé sa colère contre Nairobi pour avoir constaté que des « activités subversives » contre la RDC sont tenues depuis le Kenya, un pays pourtant ami.
« Le Kenya nous doit des explications », a dit Patrick Muyaya vendredi alors que le ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, a convoqué l’ambassadeur du Kenya à Kinshasa pour tenter d’obtenir ces explications. Le diplomate kenyan devrait être reçu ce samedi par le ministre congolais de l’Intérieur, Lutundula étant absent de Kinshasa pour des raisons de campagne électorale.
Laurent Omba